>>Il y a des "raisons d'être inquiet" pour l'économie mondiale, selon Lagarde
Le déficit des finances de l'État fédéral s'est établi à 439 milliards de dollars sur la totalité de l'exercice qui se termine en septembre. C'est 44 milliards de dollars de moins (-9%) qu'en 2014 et le plus bas niveau depuis 2007. Cela représente seulement 2,5% du Produit intérieur brut (PIB) américain, un plus bas également depuis 2007.
"Sous le leadership du président Obama, le déficit a été réduit des trois-quarts depuis 2009", en terme de part du PIB, a affirmé le secrétaire au Trésor, Jack Lew, dans un communiqué.
Le déficit budgétaire des États-Unis pour l'exercice 2015 a atteint son plus bas niveau en huit ans grâce à une hausse des recettes plus rapide que celle des dépenses. |
Grâce à la reprise économique, les recettes ont grimpé de 8% à 3.249 milliards de dollars atteignant un sommet historique.
La croissance des emplois et donc des impôts sur le revenu ainsi que celle des bénéfices des entreprises ont gonflé les recettes du Trésor. Il faut également compter, signale le communiqué, l'apport des droits mis en place par le système d'assurance santé "Obamacare" qui inflige une amende à ceux qui ne souscrivent pas à une assurance-maladie.
Les dépenses, qui elles aussi atteignent un record historique, ont augmenté à une rythme plus lent (+5%) pour totaliser 3.688 milliards de dollars.
C'est la sixième année consécutive que le déficit américain est en baisse en termes de pourcentage du produit intérieur brut, après avoir atteint un pic en 2009 alors que le pays était en pleine récession.
Hausse du déficit prévue à partir de 2018
Si depuis cette récession, l'État fédéral, fortement poussé par le Congrès républicain, a su assainir ses finances avec un déficit représentant seulement 2,5% du PIB de la nation, le déséquilibre budgétaire devrait recommencer à augmenter à partir de 2018, selon les prévisions du Bureau du Budget du Congrès (CBO).
Les dépenses de santé et des pensions de retraite vont creuser à nouveau le déficit qui pourrait atteindre plus de 1.000 milliards de dollars dans dix ans.
"Nous devons rester focalisés sur le renforcement de notre économie et adopter un budget à long terme qui finance pleinement le gouvernement et se dispense des coupes budgétaires dommageables comme le mécanisme du séquestre", soit de coupes automatiques, a plaidé le directeur du Bureau du Budget (OMB) Shaun Donovan dans le communiqué.
Les finances de l'État font toujours l'objet d'un bras de fer entre le Congrès dominé par les républicains et l'administration Obama.
Le parlement n'a pas encore voté le relèvement du plafond de la dette qui permet à l'État fédéral de se financer alors que la date limite du 3 novembre approche.
Jeudi 15 octobre le secrétaire au Trésor a envoyé une nouvelle lettre aux élus les exortant à voter l'autorisation de dépassement de l'endettement qui se monte à 18.100 milliards de dollars.
"Laisser le gouvernement des États-Unis fonctionner sans la capacité d'emprunter (...) serait profondément irresponsable", a affirmé M. Lew. "Sans une action du Congrès, le Trésor pourrait être dans l'incapacité d'honorer ces obligations pour la première fois dans l'histoire des États-Unis", s'est-il alarmé.
En 2013, l'impasse sur la dette avait conduit à la fermeture d'une partie du gouvernement pendant plus de deux semaines, faute de pouvoir payer ses fonctionnaires, et avait fait craindre un défaut de paiement des États-Unis sur leur dette.
Les élus et la Maison Blanche doivent aussi se mettre d'accord sur un projet de budget sur deux ans alors que le Congrès n'a donné une rallonge budgétaire à l'État que jusqu'au 11 décembre.