Le développement économique africain menacé par la situation en Côte d'Ivoire

Les événements de décembre en Côte d'Ivoire consécutifs à une élection contestée font craindre l'explosion d'une guerre dans ce pays, ternissant un bilan plutôt positif pour l'Afrique en 2010, marqué par le succès du Mondial en Afrique du Sud et son dynamisme économique.

Les immenses espoirs suscités en Côte d'Ivoire par la présidentielle sans cesse repoussée depuis 2005 se sont effondrés quand le pays s'est retrouvé avec deux chefs d'État : le sortant Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien, et Alassane Ouattara, reconnu par presque toute la communauté internationale à l'issue du scrutin du 28 novembre.

Gbagbo est désormais menacé d'être renversé militairement par ses voisins ouest-africains s'il ne cède pas de lui-même sa place. Les violences post-électorales, visant en majorité des partisans de Ouattara, ont fait 173 morts du 16 au 21 décembre, selon l'ONU.

Le camp Gbagbo a laissé entendre qu'une opération militaire des États d'Afrique de l'Ouest aurait des conséquences pour les millions de ressortissants de ces pays vivant et travaillant en Côte d'Ivoire qui reste, malgré une décennie de crise, une puissance économique régionale.

L'Afrique venait pourtant de recevoir les éloges du monde entier pour avoir mené à bien le Mondial-2010 de football, organisé pour la première fois de son histoire sur son sol, en Afrique du Sud. "C'est la preuve que l'Afrique peut organiser des événements mondiaux", se réjouit Francis Kpatindé, ancien journaliste béninois devenu fonctionnaire international à Dakar.

Cette réussite, qui a coïncidé avec le cinquantenaire des indépendances de 17 de ses 53 États, s'est doublée d'une bonne résistance à la crise économique mondiale. L'Afrique, continent le plus pauvre au monde, devrait enregistrer fin 2010 un taux de croissance proche de 5%, selon les prévisions des organisations internationales.

Toutefois, l'économiste nigérian Sola Oluwadare relève que "la croissance ne s'est pas traduite en création d'emplois, en réduction de la pauvreté".

L'Afrique, dont l'histoire depuis l'indépendance de ses États a été marquée par conflits en série, coups d'État et élections frauduleuses, est parvenue à enregistrer un succès notable en Guinée, contre-exemple à la catastrophe ivoirienne.

Les Guinéens sont sortis en novembre d'un demi-siècle de dictature civile et de régimes militaires à l'issue d'un processus électoral certes laborieux et parfois violent, mais au bout du compte réussi. L'opposant historique Alpha Condé, 72 ans, a gagné la présidentielle face à l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo qui a reconnu sa défaite.

Autre scrutin test prévu le 9 avril 2011 : la présidentielle au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, puissance pétrolière régulièrement secouée par des violences politico-ethniques et religieuses.

Selon le politologue nigérian Jibrin Ibrahim, son pays est "le pire sur le continent" en matière d'élections truquées et beaucoup espèrent que ce scrutin sera l'occasion de rompre avec ces pratiques.

L'Afrique de l'Ouest s'inquiète aussi de l'essor d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui opère aux confins de quatre pays -Algérie, Mali, Niger et Mauritanie- et détient toujours cinq Français, un Togolais et un Malgache enlevés en septembre dans le Nord minier du Niger.

Plus à l'est, la menace d'une reprise de la guerre civile plane sur le Soudan, dont le territoire autonome du Sud doit voter le 9 janvier pour ou contre l'indépendance. Le Nord acceptera-t-il un vote en faveur de la partition? De sa réponse dépendra un possible retour à la guerre Nord-Sud qui avait duré 22 ans, jusqu'en 2005.

AFP/VNA/CVN

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