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L’enseignant joue un rôle clé dans la réussite scolaire. |
Photo : VNA/CVN |
Les perturbations liées à la pandémie de COVID-19 donne aux éducateurs le temps de reconsidérer leur métier et leurs pratiques. Le ministère de l’Éducation et de la Formation (MEF) vient de publier son nouveau programme scolaire pour l’année scolaire 2020-2021 marqué par le fait de réviser et de rationaliser les contenus d’enseignement pour raccourcir la durée de l’année scolaire de 37 semaines à 35 semaines par an.
"La décision de retirer deux semaines sur l’année scolaire 2020-2021 a été calculée très soigneusement", remarque Nguyên Xuân Thành, chef du Département de l’enseignement secondaire, relevant dudit ministère.
Des enseignants motivés et enthousiastes
Le MEF donnera prochainement des instructions détaillées pour venir compléter le programme de l’année scolaire 2020-2021 pour tous les niveaux. Le contenu d’apprentissage comprendra en outre les cours que les élèves ont manqués au cours de l’année scolaire précédente 2019-2020.
Par exemple, en mathématiques pour les élèves de 9e année, les enseignants les aideront à revoir ce qu’ils ont appris en 8e année puis ils combleront les parties non abordées au cours de l’année précédente en raison de la fermeture des écoles. "Nous espérons ainsi que les élèves auront le temps de compléter les connaissances qu’ils n’ont pas acquises au cours de l’année scolaire précédente", explique-t-il.
Dans une société en pleine mutation, l’enseignement doit évoluer pour s’adapter. |
Photo : VNA/CVN |
Cette bonne nouvelle a apporté un nouveau souffle et un regain d’enthousiasme parmi les éducateurs. "Auparavant, les enseignants qui innovaient dans les méthodes d’enseignement devaient encore garantir tous les contenus et connaissances figurant dans l’imposant programme du MEF. Ainsi, selon certains enseignants, la décision de réduire le programme d’apprentissage cette fois-ci est tout à fait raisonnable car elle permet de supprimer les leçons difficiles, trop théoriques et inapplicable dans la vie réelle. Par conséquent, cette année, les différents groupes professionnels de l’école se réuniront et reconstruiront le programme dans le sens d’une valorisation des activités extrascolaires et des expériences, et d’enseigner les compétences sociales et humaines", analyse Hà Huu Thach, proviseur du lycée Lê Quy Dôn, dans le 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville.
Huynh Thanh Phu, proviseur du lycée Nguyên Du, dans le 10e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, abonde en ce sens : "Cette année scolaire, outre des cours directs à l’école, nous avons l’ambition de proposer des cours en ligne. Le programme rationalisé du MEF est une condition favorable pour que notre école reconstruise ses méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Ces dernières seront divisées par sujets puis orientées vers une intégration interdisciplinaire pour stimuler la motivation et la créativité des élèves".
Un professeur de mathématiques du 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville raconte : "En fait, auparavant, notre école ne faisait que de compiler les leçons du manuel, matière par matière. Cela demandait beaucoup d’efforts et cela n’était pas très efficace. Nous devions en effet augmenter les heures d’apprentissage pour les leçons difficiles et nous ne pouvions pas alléger les leçons purement académiques, sans application possible dans la vie réelle. Pour cette année, le MEF a retiré les leçons de ce type, ce qui nous rend très enthousiaste".
En raison de la pandémie de COVID-19, l'enseignement en ligne est le choix de nombreuses écoles. |
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN |
Toujours selon lui, la décision de rationaliser le programme d’apprentissage du MEF encouragera beaucoup les enseignants qui veulent innover dans leurs méthodes pour que ces dernières puissent convenir à la fois aux objectifs et aux capacités des élèves. Le but est ainsi de développer les capacités de réflexion des élèves et non plus de les ennuyer avec un apprentissage par cœur.
"Pour ma discipline, le contenu simplifié se concentre principalement sur les élèves de 12e année, notamment en géographie des secteurs et régions économiques", précise Châu Loan, enseignante de géographie au lycée Phan Huy Chu, à Hanoï. "Ces ajustements contribueront à réduire la pression sur les étudiants et sont cohérents avec la situation réelle, tout en garantissant les connaissances et les compétences requises de la matière".
La proviseure du lycée Yên Hoà à Hanoï, Nguyên Thi Nhiêp, ne cache pas sa joie : "Après que le MEF a annoncé son nouveau programme, nous avons chargé les enseignants des différentes disciplines de l’étudier et d’y apporter des commentaires. Fondamentalement, ils pensent que cet ajustement convient à la mise en œuvre du programme que mon école a mis en œuvre ces dernières années. La simplification décidée par le MEF amène les écoles à construire de manière proactive un plan d’enseignement raisonnable, adapté aux élèves et aux enseignements".
Des inquiétudes autour du nouveau programme
Outre ces avantages, le fait de réviser et de rationaliser les contenus d’enseignement pose aussi des inquiétudes chez les enseignants. Lê Van Cuong, professeur de l’école-lycée Nguyên Tât Thành à Hanoï, pense que le nouveau contenu rationalisé garantit globalement les exigences requises mais qu’il n’y a pas tant d’ajustements réalisés par rapport au lourd programme des années précédentes.
M. Cuong s’interroge parce qu’il y a encore selon lui des points assez irrationnels comme le fait que, sur certaines leçons, des parties du programme de l’an dernier qui demandaient au moins deux ou trois séances soient réunies en une seule, obligeant l’enseignant à accélérer tout en assurant la bonne compréhension des étudiants. "Ce sera difficile à faire en une séance de 45 minutes", souligne-t-il.
"Accumuler moins de connaissances est toujours mieux que d’apprendre beaucoup mais de retenir peu. Dans cet esprit, le MEF devrait supprimer complètement une grande partie des contenus pour que les élèves soient moins sous pression. J’espère que dans l’avenir, nous aurons un nouveau programme qui sera davantage rationnalisé par rapport au programme actuel afin que les élèves n’aient plus besoin de faire appel au tutorat", conclut M. Cuong.