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Les nouveaux modèles économiques d’agroforesterie contribuent à réduire rapidement et durablement la pauvreté. |
La vie du district montagneux de Nhu Xuân, dans le sud-ouest de la province de Thanh Hoa (Centre), connaît une nouvelle physionomie dans chaque village et hameau. Plusieurs écoles, postes de santé et centres culturels y ont été construits tandis que sur les collines adjacentes s’étendent des fermes, vergers et autres modèles économiques d’agroforesterie.
Ces dernières années, le comité du Parti du district de Nhu Xuân a encouragé les habitants à changer de pratique agricole en remettant en culture des terres en friche. Ainsi, plusieurs familles ont transformé des collines infertiles en vergers ou en bois. Ces nouveaux modèles économiques contribuent à
réduire rapidement et durablement la pauvreté.
Le cas de la famille de Lê Van Thao
Plusieurs membres du comité du Parti du district rendent régulièrement visite à des foyers en situation de précarité, étudiant leurs conditions au cas par cas et identifiant les causes de leur pauvreté. Les solutions à trouver s’adaptent ainsi aux difficultés spécifiques de chacun. Mais bien souvent, ces foyers font face à de grands défis : pénurie de terres arables, de capitaux et/ou de main-d’oeuvre…
La famille de Lê Van Thao, d’ethnie Thô, du quartier de Yên Thang, figurait depuis plusieurs années sur la liste des ménages pauvres de la commune de Yên Lê, district de Nhu Xuân, depuis de nombreuses années. Auparavant, le père pratiquait plusieurs petits boulots, travaillait avec acharnement toute l’année mais sans réussir à arracher sa famille du dénuement. Il y a trois ans, avec les conseils du secrétaire de la cellule du Parti et chef du quartier Yên Thang, Lê Van Huyên, Thao a trouvé un moyen d’échapper à la pauvreté. “Avec l’aide de la commune, ma famille a pu emprunter 150 millions de dôngs à la Banque des politiques sociales”, explique-t-il. Grâce à cette aide financière, Thao et sa femme ont transformé la colline derrière leur maison en élevage de volailles. “L’année dernière, nous sommes sortis de la pauvreté. Nous en sommes très ravis”, confie-t-il.
La province de Thanh Hoa (Centre) met l'accent sur le reboisement. |
Actuellement, la ferme familliale de Thao compte près de 1.300 volailles. Chaque mois, après déduction des coûts de production, Thao dégage un revenu d’environ 10 millions de dôngs, assez pour couvrir les frais de vie quotidienne et élever ses enfants pour qu’ils aillent à l’école. La famille a construit une nouvelle maison en bois et acheté une moto pour faciliter ses déplacements. Comme Lê Van Thao, d’autres villageois ont changé leurs habitudes en ne s’appuyant plus seulement sur le soutien de l’État mais en comptant aussi sur eux-mêmes pour surmonter les difficultés et sortir de la pauvreté.
Pour une réduction durable de la pauvreté
Visant l’objectif de réduction durable de la pauvreté, le district de Nhu Xuân a élaboré un plan de lutte pour la période 2009-2020. Il a également pris des mesures spécifiques pour développer des secteurs économiques ciblés ainsi que des infrastructures : élevage, arboriculture, boisement et construction de voies de communication. Les autorités du district et des communes étudient soigneusement les conditions de chaque localité pour trouver les ressources et moyens les plus adaptés. Les premiers résultats globaux apparus fin 2019 sont encourageants : le taux de ménages pauvres du district est tombé à 7,8%, en baisse de 29,5% par rapport à 2015, la réduction annuelle étant en moyenne de 7,4%. Cette année, Nhu Xuân s’attend à ce que le taux de ménages pauvres passe à 4,7%.
Situé à côté de Nhu Xuân, le district de Nhu Thành a rencontré des difficultés similaires pour développer son économie et améliorer le niveau de vie de ses ethnies minoritaires. Avant 2012, le peu de voies de communica-tion, le bas niveau d’instruction des habitants et leurs pratiques agricoles obsolètes expliquaient la pauvreté des ethnies de la commune de Yên Lac dudit district.
Les autorités locales ont planché sur la question : comment faire en sorte que les ethnies Thaï, Muong et Thô aient "de la nourriture et des vêtements", augmentent leurs revenus et améliorent leur niveau de vie ? Les solutions ont été recherchées dans la modernisation de l’agriculture, principal secteur économique de la région. Ils ont ainsi orienté leurs mesures vers une plus grande efficacité de la production en utilisant correctement des engrais organiques et inorganiques pour le riz, la sélection en élevage biologique et durable, la culture d’herbes médicinales et d’arbres forestiers.
L’Association des paysans de la commune a été chargée de développer les modèles d’élevage combinés au boisement. Yên Lac compte désormais 17 exploitations agroforestières qui permettent chacune un revenu annuel d’au moins 100 millions de dôngs. Outre ces exploitations agroforestières, l’Association des paysans a aidé les locaux à cultiver une variété de riz productive et à investir dans de grandes surfaces agricoles pour former des zones de production de denrées exportables (piments, pommes de terre…).
De plus, l’association a créé un club de 42 paysans membres, dont 23 ménages pauvres font partie pour valoriser l’entraide. Après cinq ans d’existence, le club a réussi à collecter chaque année 300 millions de dôngs de la part de ses membres pour les redistribuer aux ménages les plus en difficulté. La plupart des membres du club disposent désormais de conditions plus favorables pour développer la production et leur économie familiale s’est nettement améliorée.
Dans la commune, en 2019, le revenu annuel moyen par habitant a atteint 33,3 millions de dôngs. Le taux de ménages pauvres est tombé à 5,7%.