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Le Chùa Câu a été officiellement reconnu comme site historique et culturel national en 1990. |
Photo: CTV/CVN |
Vieux de plus de 400 ans, le Chùa Câu a su conserver ses caractéristiques architecturales intactes. Considéré comme un lien entre le passé, le présent et le futur, il figure sur le billet de 20.000 dôngs.
Selon le directeur du Service de la culture, des sports et du tourisme de Quang Nam (Centre), Nguyên Thanh Hông, des mesures concrètes ont été déployées afin de sensibiliser tous les habitants sur l’importance de la conservation et du développement des valeurs patrimoniales, notamment du Pont-Pagode, lieu emblématique de Hôi An, ville reconnue patrimoine mondial de l’UNESCO. Outre le soutien de cette organisation, Quang Nam a reçu l’aide de plusieurs ONG et de pays étrangers comme la Pologne, le Japon, l’Allemagne et les États-Unis dans le renforcement de la conscience des habitants locaux en matière de conservation des patrimoines. Actuellement, elle cherche à définir un plan global et une stratégie de développement afin d’exploiter et de préserver au mieux leurs valeurs culturelles.
"À travers les expériences de conservation des patrimoines d’autres pays, le Vietnam a beaucoup appris. À l’inverse, ses expériences en la matière pour Hôi An constituent également des enseignements précieux. Je tiens à féliciter les efforts considérables des autorités locales comme des habitants, lesquels ont su remettre ces patrimoines au centre du développement durable", souligne Michael Croft, représentant en chef du bureau de l’UNESCO à Hanoï.
Lieu à la fois touristique et religieux
Le Chùa Câu vu du ciel. |
Photo : CTV/CVN |
Le Pont-Pagode, fait de bois, long de 8 m et large de 3 m, fut construit par des commerçants japonais au début du XVIIe siècle. Il est officiellement reconnu patrimoine culturel et historique national en 1990.
Bien qu’il fut construit par des Japonais, le Chùa Câu est nettement imprégné du style architectural vietnamien avec, notamment, la forme de son toit, couvert de tuiles yin-yang sur les côtés. Les visiteurs peuvent se tenir des deux côtés du pont pour se reposer et profiter de la paisible et romantique rivière Hoài.
L’entrée principale comprend une grande plaque en relief avec les trois caractères chinois Lai Viên Kiêu, signifiant "Ami venu de loin". Ce nom fut choisi par le seigneur Nguyên Phuc Chu (1691-1725) lors de sa visite à Hôi An en 1719.
L’ouvrage possède une architecture combinant des sculptures vietnamiennes, japonaises et chinoises. En plus de sa fonction permettre de traverser la rivière, la pagode est également un lieu de rassemblement et de culte religieux.
"Ici, les habitants locaux ne rendent pas hommage à Bouddha mais au génie Bac Dê Trân Vo, qui protège la région et apporte joie, bonheur et richesse à la population locale", précise Nguyên Chi Trung, directeur du Centre de gestion et de préservation du patrimoine culturel de Hôi An.
Le pont qui a maîtrisé le monstre Namazu
Le billet de 20.000 dôngs est à l’effigie du Chùa Câu. |
Photo : CTV/CVN |
Le pont et la pagode sont tous deux fabriqués à partir de bois laqué, minutieusement sculpté. Aux deux extrémités se trouve deux statues en bois : un chien et un singe. Cela signifie que la construction du pont a débuté durant l’Année du Chien et s’est achevée à celle du Singe. Pour les Japonaise, il s’agit d’animaux sacrés en mesure de dominer le monstre marin Namazu.
Selon la légende japonaise, il est dit que ce dernier résidait dans le fossé situé sous le pont. Sa tête se trouvait au Japon, sa queue en Inde et son dos à Hôi An. Le monstre marin causait souvent des tremblements de terre au Japon et perturbait ainsi la quiétude de Hôi An. Pour le maîtriser, les Japonais construisirent le Chùa Câu, qui est considéré comme une épée piquée dans le dos de Namazu, l’immobilisant et le rendant incapable d’agiter sa queue.
La beauté du Pont-Pagode a su gagner le cœur de nombreux touristes. Chaque jour, il accueille des milliers de voyageurs. Aucune visite à Hôi An ne serait complète sans passer par ce pont où s’y arrêter le temps de prendre quelques clichés.
Après plusieurs restaurations, l’ouvrage semble maintenant encore plus splendide avec ses lanternes colorées qui illuminent le cœur de la vieille ville. Témoin des relations commerciales et culturelles séculaires entre le Vietnam et le Japon, le Chùa Câu est devenu un lieu pour de nombreuses activités et échanges culturels entre les deux pays.