Ta Thi Oanh et ses gâteaux de lune

Les gâteaux de lune sont des incontournables de la Fête de la mi-automne. De nombreuses personnes les préparent elles-mêmes. Pour découvrir leurs secrets de fabrication, nous sommes partis à la rencontre de Ta Thi Oanh, une jeune Hanoïenne.

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Ta Thi Oanh en plein travail.

La Fête de la mi-automne, ou Fête de la lune, est célébrée le soir du 15e jour du 8e mois lunaire. Sa date, qui varie selon les années entre fin septembre et début octobre du calendrier grégorien, tombe cette année le 13 septembre.
Le jour de la fête, la lune est la plus ronde et la plus lumineuse de l’année. Elle symbolise alors l’unité de la famille et le rassemblement. C’est l’occasion pour les enfants de se voir offrir par leurs proches de nouveaux jouets, et pour tous les membres de la famille, des plus jeunes aux personnes âgées, de manger ensemble les gâteaux de lune que sont les banh nuong (gâteau farci cuit au four) et banh deo (gâteau gluant de pâte de riz sucrée).
Auparavant, au Vietnam, peu de personnes les fabriquaient elles-mêmes car la préparation est assez longue. Souvent, c’est un présent que l’on achète pour offrir. Quelques semaines avant la fête, de nombreuses échoppes pren-nent place dans les rues et la clientèle ne cesse d’augmenter à l’approche du jour J. Une fois la fête passée, il n’est plus possible de se procurer ce gâteau.
Toutefois, depuis quelques années, au lieu d’acheter les banh nuong et banh deo déjà préparés, de nombreuses personnes font le choix de les préparer à la maison. Une telle préparation permet de s’assurer de la qualité et de faire plaisir à toute la famille.

Ingrédients préparés par Ta Thi Oanh pour confectionner ses gâteaux de lune.

Un dimanche matin, nous sommes allées dans le district de Gia Lâm, en banlieue de Hanoï, pour rencontrer Ta Thi Oanh. Née en 1990, cette jeune femme travaille à l’école Cao Ba Quat. Aujourd’hui, elle prépare les ingrédients pour confectionner les fameux gâteaux de lune. "Mes obligations professionnelles me laissent peu de temps libre. Alors, je profite des week-ends pour cuisiner", explique cette Hanoïenne.
Sur une table en bois, tous les ingrédients sont disposés: farine de riz gluant, de blé, sésame, sucre, bouteille d’eau, flacon d’huile végétale, graines de lotus confites, graines de courgette torréfiées, lard, jaunes d’œuf, saucisses, feuilles de citron émincées... À ceci s’ajoutent également des moules, un rouleau à pâtisserie et une balance.
Après avoir enfilé des gants en plastique, Oanh commence à mélanger le tout. "Les ingrédients comme farines de blé, farines de riz gluant, sucre, sésame, amande, haricot vert... sont vendus dans plusieurs rues à Hanoï dont Hàng Diêu, Hàng Than, Hàng Buôm, au marché Dông Xuân ou dans les supermarchés. Il y a aussi des magasins où l’on vend des préparations toutes prêtes mais je n’ose pas en acheter car je ne suis pas certaine de la qualité", confie-t-elle.

"Banh nuong" (gâteau farci cuit au four).

À Hanoï, les moules à gâteaux en plastique ou en bois sont vendus en abondance rue Hàng Thiêc, dans le Vieux quartier de Hanoï, et dans les supermarchés.

"Je préfère les moules en plastique car grâce à eux, mes +banh nuong+ et +banh deo+ ont la bonne forme. En plus, ils sont plus faciles à laver", estime-t-elle.

Après avoir bien mélangé la garniture, Oanh commence à pétrir la farine. D’après elle, c’est la phase la plus difficile dans la préparation d’un banh deo. Il faut bien doser la quantité de farine à mélanger avec l’eau pour que la farine soit très fine. Pour les banh nuong, le plus difficile est de chauffer l’eau sucrée. Si le feu est trop fort, l’eau sucrée devient trouble, et le goût des gâteaux s’en ressent. "Cette expérience, c’est le fruit de pas mal d’échecs", partage-t-elle. Les banh nuong doivent être mis au four à trois reprises, environ dix minutes chaque fois. À côté des banh nuong et banh deo aux formes "conventionnelles", elle en fabrique aussi d’autres ressemblant à des cochons pour son fils et ses copains.
Resserrer les liens familiaux
D’après Oanh, "les enfants d’aujourd’hui manquent d’activités en liaison avec les traditions de nos aïeux, ce qui les coupe de leurs racines". Selon elle, confectionner en famille des gâteaux de lune lors de la Fête de la mi-automne ou des banh chung (gâteau carré de riz gluant farci de viande de porc et de haricots mungo poivrés) lors du Têt traditionnel permet de resserrer les liens entre ses membres. En plus de découvrir la recette de cette spécialité, les enfants peuvent aussi prendre conscience des vertus de la patience et du travail bien fait !

Une chose est certaine, dans les magasins, ces gâteaux se vendent de 40.000 à 50.000 dôngs pièce selon la taille. "Le coût de mes gâteaux de lune est un peu plus élevé, reconnaît-elle. Mais ce n’est guère important. Nous sommes tellement heureux de nous réunir et de les déguster ensemble! Je les offre souvent à des amis, à des proches. C’est un cadeau significatif car il est fait avec le cœur".
La plupart des gâteaux vendus sur le marché contiennent des conservateurs, c’est pourquoi il est possible de les conserver près de deux mois. Ceux faits maison, par contre, doivent être mangés dans la semaine.

Texte et photos : Thu Huong/CVN

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