"Selon moi, donner les moyens suffisants à la contre-insurrection signifie probablement davantage de troupes", a-t-il déclaré lors d'une audition au Congrès, qui devait approuver sa reconduction à la tête des forces armées américaines pour 2 années supplémentaires. "Nous pouvons accomplir la mission qui nous a été confiée. Mais nous allons avoir besoin des ressources correspondant à la stratégie, une expertise civile équivalente aux capacités militaires et un soutien maintenu du peuple américain", a-t-il insisté. Il a toutefois assuré toutefois qu'il ignorait combien de troupes le commandant des forces américains en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, comptait prochainement réclamer à la Maison Blanche, et qu'aucune décision n'avait encore été prise.
L'amiral Mullen a par ailleurs assuré être favorable à une accélération de l'entraînement des forces de sécurité afghanes, réclamée dans les rangs démocrates, mais a insisté sur le fait que cet effort ne suffirait pas à gagner le conflit.
Évoquant par ailleurs les élections afghanes, dont les résultats sont entourés de rumeurs de fraudes, l'amiral Mullen a estimé que le "manque de gouvernance" était une menace "égale" à celle des talibans. "La légitimité du gouvernement afghan à tous les niveaux (...) est un réel sujet d'inquiétude", a-t-il dit.
La prise de position du principal conseiller militaire de Barack Obama en faveur de troupes supplémentaires intervient alors que l'opinion publique se montre de plus en plus sceptique vis-à-vis de la guerre en Afghanistan.
Selon un nouveau sondage CNN publié mardi, le soutien des Américains à la guerre en Afghanistan a reculé, passant de 42% fin août à 39%, tandis que l'opposition au conflit est passée de 57% à 58%.
De hauts responsables démocrates du Congrès ont également exprimé des doutes ces derniers jours sur de nouveaux déploiement en Afghanistan, tandis qu'août 2009 a été le mois le plus meurtrier pour l'armée américaine depuis le début de la guerre fin 2001. Confronté à cette vague de scepticisme, Barack Obama cherche désormais à rassurer.
AFP/VNA/CVN