Le chant envoûtant des rameuses à Tân Hôi

Tous les 25 ans, du 15e au 21e jour du premier mois lunaire, le Festival de chant chèo tàu (chant des rameuses) résonne dans la commune de Tân Hôi, district de Dan Phuong, Hanoi. Cet art folklorique original sera présenté au public lors de la grande fête célébrant le Millénaire de la capitale vietnamienne en 2010.

Le club de chèo tàu de la commune de Tân Hôi (anciennement nommée Tông Gôi) rassemble près de 50 membres âgés de 12 à plus de 70 ans. Les chanteuses, qui se réunissent 2 fois par mois pour parfaire leurs gammes, ont des activités professionnelles diverses, et n'habitent pas toujours au village. Mais elles répondent toujours présent dès lors qu'il s'agit de chèo tàu.

Selon Ngô Thi Thu, présidente du club, les membres sont ici de leur plein gré pour l'amour du chèo tàu, un patrimoine culturel précieux transmis par les ancêtres. Chaque printemps, tous les villageois de Tông Gôi se regroupent pour faire revivre les traditions locales.

En effet, le chèo tàu est un art folklorique original. Pour l'interpréter comme il se doit, il faut construire des maquettes d'éléphants et des barques en bois de grande taille. En effet, selon un rituel bien précis, dans chaque barque doit se tenir une dame, capitaine quinquagénaire, femme de vertu supplée de 12 jeunes filles de bonne famille et de 10 chanteuses. Deux cornacs, une femme et un homme, tous deux déguisés, soufflent dans des conques pour donner les ordres. Il est à noter que la femme est à l'honneur.

Les jours de fête, dès l'aube, les anciens et les chanteuses faisaient une petite cérémonie de sacrifice au temple des Éléphants agenouillés. Une procession trans- portait le palanquin sacré dans la cour principale. Après les invocations et prières des maîtres du protocole, les dames capitaines, les cornacs et les chanteuses ou-vraient la séance avec des chansons rituelles : ouverture, offrandes d'alcool, vœux au roi, bénédiction, présentation. Au rythme des castagnettes maniées par les dames capitaines, une actrice chantait, accompagnée des danses de 3 autres actrices. Après la cérémonie de présentation, les chanteuses regagnaient les barques dans la cour principale pour continuer à chanter et à danser. Les dames capitaines frappaient sur des gongs pour diriger les chants. Les chanteuses installées dans les barques sur les éléphants entamaient alors une joute en chansons. Finalement, on chantait devant la maison communale puis jusque dans les rizières.

Le premier festival de chèo tàu a été organisé en 1863. Le dernier a eu lieu en 1922. Il est ensuite tombé dans l'oubli en raison de la guerre et de divers bouleversements sociaux. C'est seulement en 1998 que Tông Gôi l'a fait renaître de ses cendres. Après 76 ans d'absence, cet art folklorique est à nouveau présenté au public à l'occasion de la fête annuelle du village. Le club de chèo tàu Tân Hôi a depuis vu le jour et "cet art a été introduit dans le programme d'enseignement des élèves dans la commune", fait remarquer Nguyên Huy Hùng, vice-président de la commune de Tân Hôi.

Diêu An/CVN

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