Le chant du quan ho sur les chemins de terre

Dissimulés au milieu des poivriers et caféiers du district de Krông Nang, province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), les petits villages des fermiers raisonnent toujours aux vibrations des chants du quan ho (chant alterné), le patrimoine culturel immatériel de Bac Ninh (Nord). À lire, la longue histoire des fanatiques de la musique traditionnelle.

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Les +liên anh+ et +liên chi+ sur les chemins de terre à Krông Nang, province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre).
Photo : Archives/CVN

Auparavant, très peu voire aucun projet économique n’était présent au district Krông Nang. Depuis 1988, beaucoup d’habitants des provinces de Bac Ninh et Bac Giang (Nord) se sont installés à Dak Lak pour travailler dans les fermes de poivrier et de caféier. Après une longue journée de travail, étant entourés par des forêts sans électricité, la consommation d’alcool des fermiers étaient pour ces raisons abondante. L’établissement d’une activité culturelle fut ainsi devenu tout de suite éminent et primordial.

Ailleurs, habitants du village de Quyêt Tiên (commune de Dliê Ya), Ta Van Duc et sa femme Nguyên Thi Liên sont les pionniers de la vague de quan ho à cet endroit. Venant de la province de Bac Giang, Ta Van Duc écoute ces mélodies traditionnelles depuis sa plus petite enfance. Plus tard en 1976, il s’est marié avec une chanteuse de quan ho. En 1996, tous les deux ont décidé ensuite de s’installer à Dak Lak, mais leur passion est restée la même, inébranlable. Nguyên Thi Liên se rappelle, qu’en 1999, elle a dû prendre sa bicyclette pour encourager tout le monde à chanter le quan ho. «Parfois il pleuvait des trombes. Malgré que nous étions mouillés, nous étions tout simplement heureux car la musique prévalait», partage-t-elle.

Autre part, à Krông Nang, Trinh Van Vu, responsable de l’équipe des chanteurs, a fondé avec deux autres personnes en 2006 le club de quan ho de Krông Nang, rassemblant les talents et fanatiques de la musique traditionnelle vietnamienne du district. Depuis, s’écoute toujours le quan ho ici et ailleurs : dans les maisons, sur les champs, dans les fermes, ou sur la route. Désormais, ils achètent par eux-mêmes les costumes traditionnels qui coutent près de 2 millions de dôngs mais aussi les instruments de musique. Les séances ont lieu de 7h30 à 10h tous les soirs et attirent moyennement 20 personnes dits liên anh, liên chi.

De la musique à la vie formidable

Une séance de pratique du +quan ho+ à Krông Nang, province de Dak Lak (Hauts plateaux du Centre).
Photo : Archives/CVN

Selon Truong Quang Huy, responsable du Bureau des activités culturelles du district de Krông Nang, les fermiers doivent traverser plusieurs kilomètres de chemin de terre pour venir chanter dans les villages de Quyêt Tiên (commune de Dliê Ya), Tân Hiêp et Tân Bac (commune de Ea Toh), Lôc Xuân et Lôc Yên (commune de Phu Lôc).

«Le +quan ho+ connecte les gens, pas seulement de notre district mais aussi ailleurs, partage Ta Van Duc. Et chaque printemps, on organise un petit concours entre les communes. Quel bonheur !», s’exclame-t-il. Nguyên Van Nguyên, directeur du club de quan ho du village de Tân Bac constate que la musique permet aux habitants de vivre en communauté. La vice-présidente du Comité populaire du district de Krông Nang, Nguyên Thi Dông, est aussi l’une des grands supporteurs aux activités de quan ho là-bas.

Aujourd’hui, le quan ho attire également de plus en plus de jeunes à des séances quotidiennes. En outre, la musique est aussi un formidable moyen de tisser des liens. Liên anh Pham Van Dung et liên chi Trân Thi Ly se sont par exemple mariés grâce à ces séances de quan ho. C’était aussi le cas de Nguyên Van Tùng qui est tombé amoureux de la chanteuse Trân Thi Thao après sa mélodie folklorique «Nga bong trang ngà» en 2015. Plus particulièrement, le peuple des ethnies minoritaires à Dak Lak est également attiré au quan ho. Tout vient juste de commencer pour ces fanatiques de la musique traditionnelle vietnamienne.

Dang Duong/CVN

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