>>Marché Bên Thành - symbole de Hô Chi Minh-Ville
Les marchés au Vietnam sont toujours très colorés. |
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Les marchés au Vietnam offrent de belles spécificités culturelles. À la campagne, ils sont un lieu d’échanges de marchandises et d’activités communautaires, faisant corps avec les mœurs et coutumes des communes environnantes. Dans le passé, les villages en disposaient d’un chacun, pour l’accès aux articles de première nécessité, et ils se regroupaient autour d’une foire périodiquement.
Rendons-nous à Minh Nông, une commune de la province de Phu Tho, dans le Nord. Son marché Lú ou Lúa se réunit tous les cinq jours à partir du trois de chaque mois du calendrier lunaire, à l’exception du 28. Comme on se trouve en milieu rural, les agriculteurs y vendent directement leurs produits. Lê Thi Dac, une de ses vendeuses, témoigne : «Le marché Lú existe depuis longtemps, car il remonte à plusieurs générations. Il s’appelait Ke Lú ou Ke Gac et son nom officiel est Minh Nông. Les marchandises sont vendues dans les espaces qui leur sont réservés, selon leurs spécialités».
Les provinces montagneuses comme Phu Tho comptent aussi beaucoup de foires typiques. Les paysans s’y rendent comme si c’était la fête, vêtus de leurs plus beaux habits et bijoux, et y échangent aussi des conversations nourries.
Un marché montagnard. |
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Les lieux de rencontres et de commerce montagnards sont très colorés, grâce aux vêtements de brocatelles des minorités ethniques. C’est le cas notamment de ceux de Mèo Vac, Dông Van, Quan Ba, Hoàng Su Phi et Xin Mân, à Hà Giang, organisés au niveau des communes. Leurs dates d’ouverture sont curieuses, car ils se réunissent chaque semaine moins un jour, le dimanche, le samedi, le vendredi et ainsi de suite.
Il y a aussi les marchés dominicaux de districts, avec les filles en robes multicolores traditionnelles, un parapluie à la main et une hotte sur le dos. Les garçons, eux, y apportent volailles, cochons et bœufs. Un touriste italien témoigne : «En Italie, on ne voit pas d’animaux vendus vivants comme ici au Vietnam. J’apprécie aussi les coins réservés à la restauration dans les marchés montagneux, où l’on peut goûter la cuisine locale, ainsi que les costumes de minorités ethniques».
Au Sud du pays, le delta du Mékong se distingue par ses marchés flottants, comme celui de la province de Cà Mau, portant son nom. Vinh Long a celui de Trà Ôn, Sóc Trang celui de Nga Nam, Hâu Giang celui de Nga Bay et Tiên Giang celui de Cái Bè. Cân Thơ, la plus grande ville de la région, en compte deux, appelés Phong Điên et Cái Rang.
Le Sud-Ouest du Vietnam se caractérise par ses lieux d’échanges aquatiques, depuis fort longtemps et en lien avec les traditions des autochtones. Les acheteurs et les vendeurs doivent prendre des embarcations pour se retrouver, comme au marché Cái Rang à Cân Tho. Il se déroule toute la journée, mais la tranche la plus animée est le matin, vers neuf ou dix heures. Les bateaux se rassemblent sur le cours d’eau et on y marchande toutes sortes de produits agricoles et alimentaires, y compris des boissons.
Les échanges se font en confiance, sans perdre du temps avec des négociations inutiles. Cela se passe avec des gens du pays venus apporter les produits de leurs vergers et potagers, se contentant du juste prix. Ngô Van Truong et Dô Thi Nga, deux touristes de Hanoï, racontent : «C’est très intéressant d’aller aux marchés flottants où l’on peut découvrir la vie des habitants des zones fluviales du delta du Mékong. Ils sont tout à fait différents de ceux du Nord du Vietnam, et nous les découvrons pour la première fois». Et d'ajouter : «J’adore ces lieux très agréables et impressionnants, surtout pour la partie commerce des fruits. J’ai vu de mes propres yeux certains que je ne connaissais pas».
Les marchés fascinent les touristes. Leur attrait pour les voyageurs tient du fait qu’ils reflètent bien les particularités culturelles de chaque localité.
VOV/VNA/CVN