Les émeutes continuent en Grande-Bretagne, un défi pour le Premier ministre

«Il fallait une riposte" face aux émeutes en Grande-Bretagne "et la riposte est en cours", a affirmé le 10 août le Premier ministre britannique David Cameron, qui a annoncé la mise à la disposition de la police de canons à eau pour la première fois en Angleterre.

Les canons à eau seront disponibles "en cas de besoin sous 24 heures", a précisé M. Cameron depuis le perron de Downing Street à Londres, au terme d'une nouvelle réunion d'urgence de son gouvernement.

"La police est déjà autorisée à utiliser des balles en plastique", a-t-il déclaré, assurant qu'elle disposerait de "toutes les ressources dont elle a besoin" et serait autorisée à recourir à "toute tactique qu'elle juge nécessaire".
"Il est évident que certaines choses vont très mal dans notre société",
a concédé M. Cameron, avant de saluer l' "ap- proche plus énergique" de Scotland Yard qui a permis d'éviter à Londres une quatrième nuit de troubles.

Le nombre de policiers déployés dans la capitale britannique dans la nuit 9 au 10 août a en effet quasi triplé, avec 16.000 membres des forces de sécurité à l'oeuvre dans les rues de Londres.

M. Cameron a jugé ces violences "inacceptables", affirmant que son gouvernement "n'accepterait pas ça dans son pays". "Nous ne laisserons pas une culture de la peur s'instaurer dans nos rues", a-t-il promis.

Le Premier ministre conservateur, rentré précipitamment de vacances dans la nuit de lundi à mardi en raison de ces émeutes, a ajouté que la police était en train d'interpeller des suspects identifiés sur les nombreuses caméras installées dans les rues.

Malgré une nuit plutôt calme à Londres, sous haute surveillance, les émeutes ont continué à se propager à d'autres grandes villes au Royaume-Uni, un défi pour le gouvernement de David Cameron encore compliqué par l'apparition de groupes d'auto-défense dans certains quartiers.

Signe de cette tension persistante, trois personnes, qui tentaient selon des médias de protéger leur quartier des pilleurs, ont été écrasées dans la nuit du 9 au 10 août par une voiture à Birmingham dans des circonstances encore confuses.

La police a ouvert une enquête pour meurtre, sans préciser toutefois si ces décès étaient directement liés aux émeutes qui ont déjà fait mardi un premier mort.

Les pillages et les violences sont en revanche repartis de plus belle dans plusieurs villes, atteignant pour la première fois Manchester (Nord-Ouest), la troisième ville du pays, ainsi que Nottingham, Birmingham (Centre) et sa banlieue, Liverpool, Salford (Nord-Ouest), Bristol et Gloucester (Sud-Ouest).

À Manchester, des centaines de jeunes, jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, sont descendus dans la rue, mettant le feu à des magasins, brisant des vitrines, pillant des commerces. Ce sont les pires incidents qu'ait connus la ville depuis trente ans, selon la police qui a arrêté 108 personnes.

Ces débordements, du jamais vu depuis au moins 20 ans, constituent un véritable défi pour le Premier ministre David Cameron, déjà en position délicate au début de l'été à cause du scandale des écoutes et de ses liens avec le groupe de presse de Rupert Murdoch.

AFP/VNA/CVN

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