Le boeuf français va bientôt retrouver le chemin des assiettes chinoises

La Chine a assoupli le 3 mars 2017 l'embargo qu'elle imposait à la viande bovine française depuis 2001, conséquence de la crise de la vache folle. Une perspective dont se réjouissent les éleveurs, même si la reprise effective des exportations vers ce marché majeur prendra du temps.

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Les Chinois retrouveront du boeuf français dans leurs assiettes.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Cette décision prise près de neuf ans après la reconnaissance par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) du statut de pays “à risque maîtrisé” de la France était très attendue, et s'appliquera à la viande désossée des bovins âgés de moins de 30 mois", a dit le 3 mars le ministère de l'Agriculture. Le gouvernement mène depuis près de deux ans une véritable croisade diplomatique pour que le boeuf français, touché par une série d'embargos depuis la crise de la vache folle à la fin des années 90, puisse retrouver le chemin de l'export.

L'annonce du gouvernement chinois suit la réouverture de plusieurs marchés depuis 2015, notamment le Vietnam, l'Afrique du Sud, Singapour ou encore l'Arabie saoudite. Plus récemment, les États-Unis ont décidé, il y a un mois et demi, de rouvrir leur porte aux importations de boeuf français, qui n'avaient plus traversé l'Atlantique depuis 1998.

L'interprofession française du bétail et de la viande (Interbev) s'est réjouie d'une "excellente nouvelle pour la filière viande bovine française qui pourra exporter à terme vers la Chine", le "deuxième importateur mondial de viande bovine avec près de 1,1 million de tonnes importées tous les ans".

Un chiffre à mettre en regard des 235.841 tonnes de viandes bovines (produits transformés inclus) exportées par la France l'an dernier, à 93,5% vers d'autres pays de l'Union européenne, selon les données de FranceAgriMer. "On sait que les Chinois aujourd'hui recherchent de plus en plus de sécurité sanitaire et alimentaire et savent que la France est un pays où l'on peut compter dessus", a dit à l'AFP Guy Hermouet, président d'Interbev bovin.

"On a une multitude de races à mettre en avant, des méthodes de production, une image de la France, on a des choses à défendre", ajoute Mathieu Pecqueur, directeur adjoint de Culture Viande, qui espère tailler des croupières à l'Australie et à l'Uruguay sur le segment de la viande haut de gamme.

La Chine friande de boeuf 

Avant ce geste de bonne volonté à l'égard de la viande bovine française, Pékin avait pris fin septembre une mesure de même nature pour le boeuf américain. Depuis cette date, l'importation en Chine de produits américains de viande de boeuf, désossée ou avec os, provenant d'animaux de moins de 30 mois, est à nouveau autorisée.

Deux passants devant une affiche sur la viande bovine à Pékin.
Photo: AFP/VNA/CVN

La réouverture de l'empire du milieu aux bovins français et américains survient au moment où la consommation de viande s'envole dans la deuxième économie mondiale, où l'essor de la classe moyenne a modifié le régime alimentaire traditionnel. Pour autant, les Chinois devront vraisemblablement attendre encore un peu avant de trouver du boeuf français dans leurs assiettes : "il reste encore certaines étapes à franchir avant de pouvoir exporter vers la Chine", prévient Interbev.

"Un audit du système sanitaire français pour la production de viande bovine sera nécessaire ainsi que la signature d'un protocole d'accord entre les gouvernements français et chinois. Enfin, les abattoirs français candidats à l'export vers la Chine seront individuellement audités par les autorités chinoises", précise l'interprofession.

"Si c'est fait fin 2017, le calendrier aura été serré. Il faut qu'on s'organise tous pour aller le plus vite possible", souligne M. Pecqueur.


AFP/VNA/CVN

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