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Un robot au stand d'une compagnie de télécoms chinoise au Congrès mondial de Barcelone, le 28 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Cet abandon rapide est l'un des problèmes majeurs pour les objets connectés portables", confirme Mike Pedler, chef de l'innovation et du développement des usages chez PwC, "c'est quelque chose contre lequel les fabricants tentent de lutter".
Alors que les ventes de smartphones au niveau mondial ne progressent plus énormément, beaucoup d'entreprises du secteur qui participent au Congrès mondial des télécoms (MWC) de Barcelone se concentrent désormais sur ce créneau, espérant un vrai relai de croissance.
C'est le cas de Huawei, le numéro trois mondial du marché du smartphone, qui a présenté avant le MWC une nouvelle montre connectée au design plus sportif que la première, lancée il y a deux ans.
Des dizaines d'autres objets, du bracelet donnant le rythme cardiaque aux chaussures équipées d'un GPS, sont présentés dans les allées de la grand-messe des télécoms qui fermera ses portes jeudi 2 mars.
Dans les couloirs du Congrès mondial des télécoms MWC à Barcelone, le 28 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le marché progresse : 441 millions d'objets connectés portables devraient être vendus dans le monde cette année, selon le cabinet CSS Insight, en hausse de 123 millions d'unités par rapport à 2016.
Mais près du tiers de ces objets ne sont plus utilisés par leur propriétaire au bout de six mois, regrette le cabinet de conseil Endeavour Partners.
"Pour l'heure, la majorité des produits ne réussissent pas à passer le +test du demi-tour+, ils ne font pas partie de ces objets pour lesquels vous reviendriez sur vos pas si vous les aviez oubliés en allant au travail, tels qu'un portefeuille, des clés ou un smartphone", expliquait PwC dans une étude publiée en 2016 sur le sujet.
Une partie du problème réside dans le fait que les smartphones peuvent déjà réaliser la plupart des prestations de ces objets connectés : servir de podomètre, calculer les calories dépensées ou mesurer votre rythme cardiaque.
"Ces objets ne possèdent pas d'élément différenciant", ajoute M. Pedler.
Bien souvent, ils doivent également être connectés à un smartphone, renforçant le sentiment, chez le consommateur, qu'ils sont complexes à utiliser.
"Besoin d'un meilleur design"
Une étude réalisée par l'assureur allemand DKV démontrait d'ailleurs que leur côté "trop compliqué" ou "ennuyant" étaient les principales raisons qui poussaient les utilisateurs à les abandonner.
Une foule au 2e jour du Congrès mondial de télécoms de Barcelone, le 28 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour y remédier, les constructeurs tentent d'autonomiser leurs objets, à l'image de la nouvelle montre de Huawei, disposant de sa propre connexion cellulaire, grâce à laquelle le constructeur chinois espère renforcer l'intérêt pour les montres connectées.
"La majorité des montres connectées ne dispose pas d'une connexion internet autonome, vous avez besoin de votre smartphone à proximité et cela consomme beaucoup d'énergie, ce qui a nui au décollage du marché", explique Richard Yu, PDG de la branche consommation du fabricant.
L'aspect de ces objets pose également problème, avec de grosses batteries qui les rend gros et encombrants.
"Il faut des progrès en design", estime Ramon Llamas, directeur de la recherche en charge des objets connectés chez IDC, en espérant des améliorations prochaines.
La miniaturisation des composants et la baisse des coûts rendent cependant possible la fabrication d'objets plus petits et plus fins.
L'entreprise allemande Dash a ainsi sorti un casque audio de la taille d'un appareil auditif avec un lecteur de musique, 4 gigabits de mémoire et un micro pour communiquer. Pour accepter un appel, il suffit de secouer la tête.
L'industrie mise également sur les matériaux flexibles, tels que le graphène, 100 fois plus solide que le métal, très fin et conducteur d'électricité et de chaleur, afin de fabriquer des produits plus attractifs.
L'Institut des sciences photoniques de Barcelone a ainsi réalisé un prototype en graphène qui s'enroule sur le poignet et mesure le rythme cardiaque et le taux d'oxygène dans le sang.
Grâce à ce matériau, les industriels pourront se concentrer sur le design des objets plutôt qu'uniquement la technologie, estime Frank Kroppens, spécialiste du sujet.
À terme, "vous ne vous rendrez même plus compte que c'est un objet connecté", selon lui.