>>Le bánh mì Viêt, meilleur sandwich au monde
Les "bánh mì" affichant le drapeau national. |
Photo : HHT/CVN |
Le bánh mì (un mot vietnamien qui signifie "pain de blé"), considéré comme un "héros contre la famine", constitue un plat simple, populaire mais très haut en couleur au Vietnam.
Au XIXe siècle, les Français apportèrent leur pain dans le pays, mais quasiment personne n’aurait imaginé qu’au bout de plus d’une centaine d’années, la boulangerie européenne serait aussi étroitement liée à la cuisine vietnamienne pour devenir un sandwich omniprésent. Ce mets est si connu que le mot "bánh mì" est entré en 2011 dans le dictionnaire d’Oxford. Un grand honneur à l’égard de la quintessence gastronomique nationale.
Avec diverses garnitures (pâté, omelette, porc grillé, poulet au piment et à la citronnelle), cette spécialité est vendue partout, dans chaque coin de rue, sur de vieilles tables d’une quelconque gargote ou exposée derrière les vitrines des restaurants luxueux, capables de faire saliver n’importe quel gourmet. Si elle a traditionnellement une forme ovale classique et un jaune doré typique, les consommateurs s’habituent actuellement aux créations des boulangers façonnant la pâte en différentes formes et couleurs.
Alors que le bánh mì à base de fruit du dragon à chair rouge a connu un grand succès début 2020, celui apparu il y a tout juste trois mois avec l’image du drapeau national suscite un nouvel engouement et constitue la preuve de la création sans limite des boulangers locaux.
"Bánh mì patriotique"
Ce pain, toujours de forme ovale mais agrémenté d’une belle couleur rougeâtre et, sur la surface, d’une étoile jaune créée minutieusement, ravit les consommateurs. On n’exagère pas en disant que leur créatrice, propriétaire d’une boulangerie dans la rue Nguyên Khoái, à Hanoï, met tout son amour de la Patrie dans son innovation. D’où son appellation "bánh mì patriotique" !
La couleur rougeâtre de la pâte provient de la mixture de la chair du fruit du dragon et du jus de betterave rouge. Le jaune de l’étoile à cinq branches est fait à partir de curcuma en poudre. Le façonnage nécessitant une technique exigeante, la créatrice a dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de donner naissance à ces pains qui ont l’arôme captivant du fruit du dragon et de la betterave rouge ainsi qu’une croûte plus craquante.
Nouvelle tendance culinaire
Les consommateurs peuvent choisir des garnitures différentes. |
Photo : HHT/CVN |
Selon la propriétaire de la boulangerie, Trân Thu Huong, 33 ans, c’est de l’amour pour le pays et l’espoir de préserver la gastronomie traditionnelle que vient sa source d’inspiration. "Je veux apporter une nouvelle physionomie au pain classique" qui est une partie inséparable de la cuisine vietnamienne, partage-t-elle.
Malgré l’apparence intéressante et la technique difficile, le prix d’un bánh mì est modeste, à seulement 15.000 dôngs. Les clients peuvent de plus choisir cinq garnitures différentes : pâté, top mo (gras de porc frit croustillant), poulet, bœuf ou œuf frit. Les sandwichs aux top mo sont les plus prisés grâce à leur saveur fascinante. Il est aussi possible d’acheter un pain sans garniture au prix très raisonnable de 4.000 dôngs.
Sous les mains habiles des cuisiniers, le pain est revisité de manière créative et originale. Au-delà d’un plat populaire, il recèle le patriotisme et l’effort de présentation de la gastronomie nationale à l’étranger.
Baguette vietnamienne
La culture et la gastronomie du Vietnam, à côté des traits traditionnels transmis des ancêtres, a toujours reçu des apports des cultures étrangères, notamment de la culture française. Le pain a été introduit au Vietnam en 1858, pendant l’époque coloniale française. Depuis, le bánh mì est devenu largement connu au pays du dragon.
Malgré son origine française, les Vietnamiens sont aussi des créateurs talentueux, fabriquant une multitude de pains qui contribuent à la notoriété de cette spécialité. À travers les siècles, la forme originale de la baguette demeure inchangée, cependant, la dextérité, la patience et la créativité des boulangers vietnamiens lui offrent de nouveaux arômes et versions.
My Anh/CVN