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Des skieurs attendent de prendre un télésiège lors de la réouverture des stations de ski, le 24 décembre à Sommering, en Autriche. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré un temps très grisâtre et une neige de piètre qualité, des amateurs de glisse masqués se réjouissaient de rechausser leurs spatules à Semmering, une station familiale située à 100 km de Vienne.
"On se régale", confie Bese, 32 ans, venu de la capitale. "Dommage que cela n'ait pas ouvert plus tôt, on ne pouvait plus attendre!"
Même satisfaction du côté du responsable des opérations de la station. "Nous sommes très heureux, tout le monde est très discipliné", explique Kurt Laschitz, 23 ans. "Les gens ne contestent pas les mesures, ils portent les masques et gardent une distance suffisante".
Début décembre, le gouvernement avait annoncé qu'il serait de nouveau possible de skier à compter du 24 décembre et il s'est tenu à cette date en dépit de l'annonce de nouvelles restrictions la semaine dernière pour tenter d'enrayer la propagation du COVID-19.
Le gouvernement considère que le ski, étant un sport de plein air, peut être pratiqué en toute sécurité si des précautions suffisantes sont prises.
Cependant, les hôtels, bars et restaurants restent fermés, limitant ainsi l'accès aux pistes aux locaux, tandis que le confinement obligera aussi les commerces du pays et une grande partie de son industrie des services à fermer jusqu'à la mi-janvier.
Manne économique
Des skieurs à la station de ski de Semmering, le 24 décembre en Autriche. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le secteur, qui attire d'ordinaire une foule de touristes, représente près de 3% du PIB de l'Autriche et a un fort poids politique. Par exemple, le chef de l'association des exploitants de téléphériques siège aussi au Parlement pour le parti populaire de centre-droit (OeVP) du chancelier Sebastian Kurz.
Dans la province occidentale du Tyrol, le ski est l'un des principaux moteurs économiques, avec six millions de skieurs qui y affluent normalement chaque année, soit environ huit fois la population locale.
Sans touristes, de nombreuses stations jugent que l'entretien des pistes et l'exploitation des remontées mécaniques ne sont pas économiquement viables, et certaines ont choisi de n'ouvrir qu'une petite partie de leur réseau de téléphériques et de remontées mécaniques.
Pour rassurer leur clientèle, des millions d'euros ont été investis dans des dispositifs de désinfection pour les téléphériques, des masques pour les skieurs et des applications permettant d'éviter les foules.
À Ischgl, où quelque 6.000 vacanciers disent avoir été contaminés par le virus en mars dernier, la reprise n'aura finalement lieu qu'en janvier.
La station a investi 700.000 euros pour mettre en oeuvre des mesures de sécurité anti-COVID-19. Elle dispose désormais de ses propres centres de tests, d'un laboratoire et surveille les eaux usées pour détecter des traces du virus.
Voisine de l'Autriche, la Suisse a autorisé l'ouverture de certaines de ses stations mais l'industrie a été durement touchée par les mesures de quarantaine imposées aux visiteurs britanniques, qui constituent une grande partie de sa clientèle, ainsi que par l'interdiction des vols en provenance du Royaume-Uni.