Ce projet a pour but d'établir un nouveau mécanisme financier pour le secteur de l'éducation et de la formation en mobilisant davantage les ressources étatiques et privées. Ainsi, la qualité de ce secteur pourra être améliorée. Ce projet vise également à élaborer un système de politiques qui permet à toute la population de bénéficier d'une bonne éducation. Malgré de bons objectifs, il ne bénéficie pas de beaucoup de soutiens de la part des délégués de l'AN et des habitants, car il envisage une forte augmentation des frais d'études qui risquent de "choquer la société", souligne le délégué Dang Vu Minh.
Selon le MEF, le niveau des frais de scolarité a été fixé il y a 11 ans. Il n'a depuis jamais été rehaussé alors que l'indice du prix de la consommation a enregistré, entre 2000 et 2008, une augmentation moyenne de 1,62 fois. Ainsi, "la valeur réelle des frais d'études sur cette période ne représente que 62% de celle de l'an 2000", affirme Nguyên Thiên Nhân pour se justifier.
Le projet préconise donc des frais de scolarité et d'autres dépenses pour les études appliqués pour les enseignements préscolaire et secondaire mais qui ne dépasseraient pas 6% des revenus d'un foyer. La somme requise serait fixée par les Comités populaires provinciaux en collaboration avec les organisations provinciales du Parti en fonction de la situation socioéconomique de chaque localité. "Le taux de 6% est trop élevé. En réalité, le revenu moyen par habitant de notre pays reste modeste. La plupart des élèves sont issus de familles d’agriculteurs en situation difficile", affirme Dào Trong Thi, chef de la Commission de la culture et de l'éducation des jeunes et des enfants. Et d'ajouter que par rapport aux pays en voie de développement, ce taux est également important. Dans les pays développés, il oscille entre 2-10%.
Augmentation de 50% dans les universités
Les frais d'études appliqués pour les lycées professionnels, IUT et universités seraient fixés en fonction des spécialités. Concrètement, dans les universités, les frais les plus bas se trouvent chez les écoles normales : de 220.000 dôngs à 500.000 dôngs par mois par étudiant. Le record revient à la médecine et la pharmacie : de 290.000 dôngs à 800.000 dôngs par mois. Pour ces niveaux, les frais d'études supérieurs connaîtraient une augmentation de 50%.
Il peut cependant apparaître comme irrationnel que les frais de scolarité dans les lycées professionnels équivalent à ceux appliqués dans les IUT. D'autre part, ils sont beaucoup plus élevés que ceux des lycées. Ce qui peut décourager les élèves de s'inscrire dans les lycées professionnels après un enseignement secondaire de premier cycle.
Il existe un grand écart entre les frais de scolarité d'aujourd'hui et ceux prévus (de 3,5-4,5 fois de plus). Ainsi, il ne faut augmenter que de 30-40% chaque année, conseille Dào Trong Thi. Cette augmentation devrait également aller de paix avec l'amélioration de la qualité éducative.
Lors de sa rencontre avec la presse, le 20 mai à Hanoi, en marge de la 5e session de l'AN, le ministre des Finances, Vu Van Ninh, juge que les propositions d'augmentation des frais de scolarité du MEF sont raisonnables et conformes au niveau des revenus de la population vietnamienne. En revanche, le projet du MEF changera profondément les modalités de gestion financière dans ce secteur.
Devant les objections des délégués, Nguyên Thiên Nhân propose une compensation de 50% de la chute de la valeur d'argent par rapport à l'année 2000 pour les frais de scolarité de l'enseignement supérieur si ceux de l'enseignement secondaire n'augmente pas cette année.
Toujours aux termes dudit projet, les établissements privés d'enseignement auraient le droit de déterminer leurs propres frais d'études à condition qu'ils rendent publics la qualité de la formation, les ressources mobilisées (corps d'enseignants, infrastructures, cursus utilisés...) et les rapports financiers. Les frais d'études devraient être affichés avant le commencement de l'année scolaire.
Phan Anh/CVN