>>Une loi imposant des restrictions à l'industrie du tabac au États-Unis
Logo de l'assureur Axa. |
Axa, qui se présente comme un "assureur santé et investisseur responsable", indique dans un communiqué qu'il va "immédiatement céder" les actions du secteur du tabac qu'il détient et dont la valeur actuelle s'élève à environ 200 millions d'euros.
Le groupe va également "cesser d'investir dans des obligations d'entreprises de l'industrie du tabac" et "réduire progressivement son portefeuille d'obligations émises par ces mêmes sociétés, dont la valeur s'élève actuellement à environ 1,6 milliard d'euros".
Axa, dont l'ensemble des primes santé s'est élevé à "près de 12 milliards d'euros" en 2015, est le "premier assureur global" à faire ce choix, a affirmé un porte-parole du groupe.
"Cette décision a un coût, mais notre conviction est claire : le coût humain du tabac est dramatique, son coût économique est énorme", écrit dans le communiqué l'Allemand, Thomas Buberl, le futur directeur général du groupe.
"En matière de prévention, les assureurs font partie de la solution. C'est la raison pour laquelle la poursuite de nos investissements dans des entreprises de l'industrie du tabac n'a plus de sens", explique-t-il.
Cette annonce intervient trois jours après le démarrage des ventes du paquet de cigarettes neutre, c'est-à-dire sans logo ni couleur distinctive, en France et au Royaume-Uni. Elle survient juste un an après que la compagnie d'assurance a décidé se désinvestir du secteur du charbon à hauteur d'environ 500 millions d'euros.
Visant "une approche plus cohérente avec la stratégie de développement durable" en matière de changement climatique, le groupe s'est engagé en parallèle à tripler ses investissements verts d'ici 2020 pour les porter jusqu'à 3 milliards d'euros.
L'abandon des actifs liés au tabac d'Axa est "une étape clé dans la bonne direction", a souligné Cary Adams, patron de l'Union internationale contre le cancer (UICC), cité dans le communiqué.
L'initiative "Des portefeuilles sans tabac", lancée en Australie pour réduire puis éliminer les investissements des fonds de pension dans l'industrie du tabac, "va continuer à encourager les entreprises à suivre l'exemple" d'Axa, a-t-il ajouté.