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Le texte, qui va désormais passer au Sénat dans le cadre de la procédure accélérée (une seule lecture par chambre), a été approuvé au Palais-Bourbon par 356 voix contre 1, avec 187 abstentions. Il a obtenu le soutien de quasiment tous les groupes, seuls Les Républicains ayant fait le choix d'une "abstention vigilante".
L’Assemblée nationale française a adopté très largement, par 356 voix contre une, le projet de loi "pour une République numérique", le 26 janvier à Paris |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au nom des élus LR, Philippe Gosselin a évoqué "un ensemble cohérent, mais malheureusement très insuffisant", estimant que le projet "ne contient pas, loin s'en faut, les promesses de son titre" car "de larges pans du numérique sont oubliés ou mis de côté".
S'il a salué des "avancées" par exemple sur les droits des citoyens, cet élu de la Manche a notamment dit craindre une "vraie fracture" entre "le numérique des villes et le numérique des champs".
Pour l'UDI, Bertrand Pancher a approuvé "l'esprit général" du texte mais s'est aussi inquiété d'une "fracture numérique" qui s'accroît en France.
Les orateurs des autres groupes ont aussi émis quelques réserves, les écologistes et le Front de gauche regrettant notamment le rejet de propositions de députés de tous bords de créer un statut pour les "domaines communs", des contenus librement accessibles.
La participation inédite des internautes à l'élaboration de ce texte, via une vaste consultation en ligne, a par ailleurs été largement saluée, à l'image d'André Chassaigne (Front de gauche) vantant "une méthode qui redonne un peu d'air à notre démocratie" et doit être renouvelée.
Les cyber-violences, priorité pour 2016
Le texte agrège toute une série de mesures, dont certaines très concrètes pour les internautes comme le "droit à l'oubli" pour les mineurs, le droit à une "mort numérique" ou encore le "maintien d'une connexion à internet pour les foyers les plus fragilisés".
La secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire, avait mis en avant au cours des débats une "loi du quotidien qui confère de nouveaux droits aux utilisateurs".
Enceinte de plus de huit mois, elle était remplacée dans l'hémicycle pour le vote par sa consoeur Martine Pinville, secrétaire d'État chargée du Commerce, qui a salué en son nom la qualité des échanges.
Les députés ont ajouté différentes mesures au cours des discussions, dont une "liberté de panorama", nouvelle exception au droit d'auteur qui permettra aux particuliers de diffuser des photos de bâtiments ou sculptures protégés à des fins non lucratives, comme le viaduc de Millau.
Ils ont aussi ajouté la pénalisation expresse du "revenge porn", à savoir la mise en ligne de photos ou vidéos intimes sans le consentement des personnes concernées, qui sera passible de deux ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est réjouie mardi sur Twitter du vote de l'Assemblée sur ce sujet. Elle estime que "mieux informer et mieux protéger contre les cyber violences, en particulier les jeunes filles, est un enjeu majeur" et "souhaite faire de la lutte contre les cyber-violences une de ses priorités pour 2016", a indiqué son entourage.
AFP/VNA/CVN