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Le directeur d'Europol, Rob Wainwright (centre), lors d'un forum sur le contre-terrorisme, le 11 janvier au siège d'Europol, à La Haye. |
"Nous mettons en place ce mois-ci un nouveau centre européen de contre-terrorisme à Europol pour fournir aux services français, belges et à leurs homologues à travers l'Europe la plateforme dont ils ont besoin pour partager plus rapidement les informations et frapper les groupes terroristes", a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright, interrogé au Forum économique de Davos (Suisse) qui s'est achevé le 23 janvier.
Le projet de créer ce Centre de contre-terrorisme à Europol avait été annoncé en avril dernier par l'Union européenne et n'est donc pas directement lié aux attentats du 13 novembre à Paris.
La France et la Belgique ont "établi une relation de travail extrêmement étroite" après les attentats de Paris (130 morts et plusieurs centaines de blessés, le 13 novembre), dont les auteurs avaient des liens avec la Belgique, et le nouveau centre qui ouvre à La Haye permettra d'aller plus loin dans cette coopération, a-t-il expliqué.
Depuis les attentats de Paris de janvier et novembre 2015, certaines voix ont dénoncé des défaillances dans le renseignement, tant au niveau national qu'au niveau de la coopération européenne.
Ce centre est "une structure permanente, décidée au niveau politique, qui établit pour la première fois en Europe un centre opérationnel dédié qui travaille à travers le continent sur les questions terroristes sensibles", a-t-il ajouté.
La mission d'Europol, qui est basée à La Haye, est d'aider les autorités policières des 28 pays membres à combattre la criminalité internationale et le terrorisme. Europol emploie plus de 900 personnes.
"Nous créons ce centre pour voir si les État membres peuvent se retrouver plus souvent et travailler ensemble en confiance", avait alors déclaré le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.
"Nous allons travailler pour améliorer le partage de renseignements, pour accroitre nos capacités à traquer les financements terroristes, par exemple les financements d'armes à feu", a précisé pour sa part Rob Wainwright. "Et également pour mieux surveiller les activités de l'État islamique et d'autres groupes sur internet et les réseaux sociaux, en particulier leur propagande et leurs méthodes de recrutement."
Passeport biométrique
M. Wainwright a plaidé également pour la généralisation en Europe du passeport biométrique.
"Ce n'est pas au directeur d'Europol de décider des politiques à suivre, c'est aux politiciens de le faire, mais je pense que nous devons avoir des critères de sécurité très robustes sur nos passeports, et c'est quelque chose qui nous aiderait à renforcer la sécurité de la frontière extérieure" de l'Europe, a-t-il plaidé.
"Je suis très inquiet de la montée en puissance importante de l'industrie criminelle, avec la fabrication de documents falsifiés, passeports et cartes d'identité. De nombreux auteurs du crime sont à l'œuvre, la qualité des faux documents s'améliore, et (les criminels) ont su profiter des opportunités offertes par la crise des migrants en 2015", a-t-il expliqué.
"Donc nous devons nous assurer que nos garde-frontières sont conscients de cette menace, qu'ils sont mieux formés, qu'on puisse mieux accéder aux bonnes bases de données, dont celles d'Interpol sur les documents officiels volés ou perdus", a-t-il ajouté.
"Et Europol multiplie les efforts pour identifier et mettre hors d'état de nuire les bandes criminelles qui produisent des faux documents, par exemple dans des imprimeries installées dans des lieux secrets en Europe", a conclu le directeur d'Europol.
AFP/VNA/CVN