L'armée syrienne bombarde près de Damas avant les négociations

Les forces gouvernementales syriennes ont accentué lundi 20 février leur campagne de bombardement sur les positions opposant à la lisière de Damas à l'approche de nouvelles négociations à Genève.

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Une femme syrienne et des enfants blessés patientent dans un hôpital après des frappes sur le quartier de Barzé, en périphérie de Damas, le 20 février.
Photo : EFP/VNA/CVN

Des représentants de l'opposition et du régime de Bachar al-Assad doivent se retrouver jeudi 23 février pour tenter une nouvelle fois de mettre fin à six ans de guerre qui ont fait plus de 310.000 morts.
Mais les forces du régime ont redoublé lundi 20 février leurs bombardements à la périphérie de la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des militants sur le terrain.
"Les raids aériens ont tué sept personnes, dont une femme et un enfant, et blessé 12 autres à Barzé", un quartier tenu par les opposants dans le nord de Damas, a affirmé l'OSDH.
Des obus ont également frappé Qaboun, un autre quartier opposant du nord-est de la capitale.
Les rebelles et le régime s'étaient accordés sur un cessez-le-feu local à Qaboun en 2014, mais la violence a repris ces derniers jours et au moins 16 personnes y ont été tuées samedi 18 février lorsque des obus tirés par l'armée ont frappé des funérailles à Qaboun, selon l'Observatoire.
"Lundi 20 février c'est le troisième jour de bombardements, avec des tirs d'obus et de roquettes et des raids aériens", a confirmé à l'AFP Hamza Abbas, joint par internet, en précisant qu'il entendait le bruit incessant du pilonnage.
À New York, l'ONU a dit son inquiétude. "Des responsables de l'ONU ont reçu des informations sur des civils tués ou blessés lors de bombardements à la lisière de Damas, a indiqué son porte-parole Farhan Haq. Plus de 100.000 civils démunis vivent dans ces zones", a-t-il souligné.

Des secouristes, casques blancs syriens traversent des nuages de fumée à la recherche de survivants après des frappes gouvernementales à Douma en périphérie de Damas, le 20 février.

Message sanglant
La principale composante de l'opposition avait accusé dimanche 19 février le régime d'intensifier ses attaques et a dénoncé "un message sanglant de la part d'un régime criminel" destiné à saboter les négociations de paix de Genève.
Les récents bombardements "mettent en danger les efforts destinés à aboutir à une transition politique en Syrie", a dénoncé le Haut comité de négociations (HCN), qui rassemble un large éventail de groupes de l'opposition et de la rébellion et sera à Genève.
La délégation du HCN sera dirigée par l'avocat Mohammad Sabra, qui remplace Mohammad Allouche, du puissant groupe regroupe opposant l'Armée de l'islam, implanté dans la Ghouta, la grande banlieue à l'est de Damas, dans la ligne de mire de l'armée depuis plusieurs mois.
Le régime d'Assad est "absolument déterminé à se débarrasser de cette enclave rebelle d'une manière ou d'une autre", écrit Aron Lund, dans une analyse publiée par le Centre Carnegie pour le Moyen-Orient.
"Même affaiblie et encerclée, la Ghouta orientale demeure un poignard pointé sur le cœur du régime d'Assad et mobilise des milliers de soldats", explique-t-il. Envahir cette région peut avoir un impact significatif sur les pourparlers de paix "car la délégation de l'opposition n'aura pas une grande valeur" sans l'Armée de l'islam, précisé Aron Lund.

AFP/VNA/CVN

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