Les chirurgiens lui ont greffé 80% du visage, utilisant le tissu facial d'une femme décédée, qui a été placé, comme un masque, au-dessus du sien. La quasi-totalité de sa figure a été remplacée, à l'exception du front, des paupières supérieures, de la lèvre inférieure et du menton.
Les 11 chirurgiens de l'équipe qui a mené l'opération ont annoncé que Mme Culp, qui était privée de structure osseuse et était incapable de se nourrir ou de respirer sans l'aide d'un tube dans sa trachée, pourra désormais le faire normalement.
La clinique avait annoncé la réalisation de cette greffe en décembre, mais avait gardé secrètes l'identité de la patiente et les circonstances dans lesquelles elle avait été défigurée. "Et bien, je suppose que je suis celle que vous êtes venus voir aujourd'hui", a déclaré Connie Culp, lors d'une conférence de presse. "Je pense qu'il est plus important de vous concentrer sur la famille du donneur, qui a permis que je reçoive le visage de cette personne", a-t-elle néanmoins souligné.
Elle a également rendu hommage à l'équipe médicale qui a accompagné sa convalescence. "Sans les infirmières qui vous aident à vous sentir heureuse et à traverser tout cela, je ne serais pas ici devant vous en train de vous parler", a-t-elle expliqué.
Quand le Dr Risal Djohan, chirurgien plastique de la clinique, a vu les blessures la première fois, 2 mois après le coup de feu, "il m'a dit (...) qu'il n'était pas sûr de pouvoir me réparer, mais qu'il allait essayer", s'est souvenu Mme Culp. "Me voilà, 5 ans plus tard. Il a fait ce qu'il avait dit, il m'a rendu mon nez", a-t-elle dit en riant.
Lors de la conférence de presse, la directrice des recherches en chirurgie plastique de la clinique, Maria Siemionow, a estimé que cette greffe "était la restauration fonctionnelle la plus complexe au monde à l'heure actuelle". "Nous avons greffé, pour la première fois dans le monde, la plus importante partie du visage, en même temps que les os, la totalité du nez et des organes fonctionnels, notamment les paupières inférieures, la lèvre supérieure, ainsi que son palais", a-t-elle souligné.
La première greffe partielle du visage (triangle nez-lèvres-menton) avait été réalisée en France en novembre 2005 sur une femme défigurée par son chien.
AFP/VNA/CVN