La Française est arrivée vers 09h00 (13h00 GMT) au siège du FMI. Elle y a été accueillie par son premier adjoint, l'Américain John Lipsky, et le doyen du conseil d'administration, l'Égyptien Abdel Shakour Shaalan.
Le FMI a indiqué qu'elle avait consacré sa première journée à s'entretenir avec ses collègues : adjoints, conseil d'administration, directeurs de départements, représentants du personnel et salariés du siège rassemblés pour une grande réunion ouverte à tous. Elle a prévu de donner une conférence de presse le 6 juillet à 09h30 (13h30 GMT).
Au moment de sa prise de fonctions, le FMI a publié son contrat de travail. Mme Lagarde touchera un salaire de base de 467.940 dollars par an et une allocation pour frais de représentation (sans justificatifs) de 83.760 dollars par an, soit un total de 551.700 dollars. Au taux de change actuel cela représente environ 31.700 euros par mois. Cette somme n'est soumise à aucun impôt, grâce au statut de fonctionnaire international.
Comparé au contrat de son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn, inculpé de crime sexuel par la justice de New York, le FMI a défini avec beaucoup plus de détails les principes éthiques qu'il souhaite voir respectés par son numéro un. " Il est attendu de vous, en tant que directrice générale, que vous observiez les normes les plus élevées de conduite éthique, conformément aux valeurs d'intégrité, d'impartialité et de discrétion. Vous vous efforcerez d'éviter ne serait-ce que l'apparence d'une inconvenance dans votre comportement", lit-on dans ce contrat.
Le contrat de M. Strauss-Kahn exigeait simplement de lui qu'il "respecte les règles de conduite imposées au personnel du FMI".
"Un programme de travail chargé attend la nouvelle directrice générale du FMI", affirme le journal interne de l'institution, promettant à Mme Lagarde "des décisions stratégiques difficiles pour promouvoir la reprise mondiale et régler la crise de la zone euro". Mais la crise de la dette en Grèce éclipse toutes les autres priorités. À court terme, le FMI doit réunir son conseil d'administration pour débloquer la cinquième tranche de son prêt de 30 milliards d'euros à Athènes. Elle devrait être de 3,3 milliards d'euros, selon le programme des versements établi à l'origine, en mai 2010.
La prochaine réunion du conseil d'administration sur la Grèce doit avoir lieu "bientôt" d'après le FMI. Le 2 juillet, le Fonds saluait le feu vert donné par les ministres des Finances de la zone euro au déblocage de 8,7 milliards d'euros.
À moyen terme, le Fonds doit trouver un moyen, avec ses partenaires européens, de financer un État qui, contrairement aux prévisions initiales, devrait selon toute vraisemblance être incapable de retourner sur les marchés de la dette à long terme début 2012.
Les parties prenantes cherchent un moyen d'alléger le fardeau de la dette supporté par Athènes sans que les agences de notation y voient un défaut de paiement, ce qui aurait des conséquences difficilement prévisibles sur les marchés de l'assurance de crédit.
Or le 4 juillet, l'une de ces agences, Standard and Poor's, a expliqué qu'un plan échafaudé par les banques françaises correspondait à ses critères d'une défaillance. Dans cette crise grecque, Mme Lagarde passe pratiquement sans transition d'un côté de la table, celui de la zone euro, à un autre, celui du FMI. Devant le conseil d'administration du Fonds le 23 juin, elle a promis qu'elle aurait vis-à-vis des pays de la zone la même rigueur qu'avec les autres États membres.
AFP/VNA/CVN