L'action HSBC au plus bas depuis 1995 sur des rumeurs de sanctions chinoises

L'action de HSBC a touché lundi 21 septembre son plus bas niveau depuis 25 ans en raison d'informations laissant entendre que la banque pourrait essuyer des sanctions de Pékin, et d'accusations selon lesquelles elle aurait permis le transit de montants astronomiques d'argent sale.

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Devant un établissement HSBC à Londres, le 3 août.

Le titre de la banque HSBC a clôturé sur une baisse de 5,33% à 29,30 HKD, un plus bas depuis 1995, les investisseurs s'interrogeant sur sa capacité à poursuivre ses opérations en Chine et à Hong Kong (Chine). Le quotidien nationaliste anglophone chinois Global Times rapporte que le groupe pourrait être l'un des premiers à être inscrit sur une "liste des entités non fiables" par Pékin, dans le cadre de mesures de représailles contre certains pays étrangers, au premier rang desquels les États-Unis.

L'article met notamment en cause le rôle de HSBC dans l'enquête menée par Washington sur Huawei, et l'arrestation au Canada, à la demande des États-Unis, de la directrice financière du géant chinois, Meng Wanzhou. L'inscription de HSBC sur une telle liste pourrait impliquer des sanctions allant d'amendes à la restriction d'activités ou d'entrée de matériel et de personnel en Chine.

"Si l'entreprise est classée comme non fiable par la Chine, ce qui semble sûr vu que c'est un article du Global Times, la banque va être confrontée à des difficultés pour son activité en Chine", a déclaré à Bloomberg News, Banny Lam, expert chez CEB International Investment Corp. "Il se peut qu'ils aient des difficultés à développer leur activité en Chine continentale, alors qu'ils y ont investi tellement ces dernières années."

StanChart dévisse aussi

Autre déconvenue pour le groupe fondé au XIXe siècle à Hong Kong (Chine), alors colonie britannique : il a été cité dimanche 20 septembre par une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), parmi plusieurs géants bancaires qui auraient permis pendant des années à des criminels d'utiliser ses comptes pour des transferts d'argent sale.

L'enquête est fondée sur des milliers de "rapports d'activité suspecte" (SAR en anglais) adressés aux services de la police financière du Trésor américain, FinCen, par des banques du monde entier. L'ICIJ, qui dénonce les carences de la régulation du secteur, affirme que la banque a "continué de faire des bénéfices grâce à des acteurs puissants et dangereux" ces deux dernières décennies.

HSBC s'est défendue en répondant aux journalistes qu'elle avait toujours respecté ses obligations légales sur le signalement des activités suspectes. Dans un communiqué, elle présente les accusations de l'ICIJ comme anciennes et antérieures à un accord conclu sur le sujet en 2012 avec le département américain de la Justice. La banque dit avoir depuis lors revu ses capacités à lutter contre la criminalité financière dans plus de 60 juridictions.

"HSBC est une institution beaucoup plus sûre qu'elle ne l'était en 2012", assure l'entreprise. Autre groupe coté à Hong Kong (Chine), Standard Chartered, a perdu plus de 6% lundi après avoir été cité dans cette enquête. Le titre du premier groupe bancaire allemand, la Deutsche Bank, également mis en cause, dévissait à la Bourse de Francfort lundi matin 21 septembre. À 10h01 GMT, le titre chutait de 8,15%, en dernière position d'un indice Dax des principales valeurs boursières allemandes.

L'action HSBC a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, sous le double impact de la pandémie et de la détérioration des relations sino-américaines. Le groupe a vu son bénéfice net fondre de 77% au premier semestre. HSBC réalise l'immense majorité de ses bénéfices en Asie, la Chine et Hong Kong étant deux de ses principaux marchés de croissance. Elle est donc particulièrement vulnérable à la montée des tensions entre Pékin et Washington sur de nombreux dossiers.


AFP/VNA/CVN

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