Le forum des affaires UE-Afrique, qui a eu lieu durant deux jours dans un hôtel chic au bord de la Méditerranée, a rassemblé quelque 200 chefs de multinationales, de grandes sociétés, de petites et moyennes entreprises, de confédérations patronales ainsi que d'institutions multilatérales et régionales, a constaté sur place un correspondant de Xinhua.
Le forum est une partie intégrante du partenariat UE-Afrique, adoptée en 2007. Il joue un rôle clé en réunissant des entrepreneurs et des investisseurs publics et privés d'Europe et d'Afrique pour discuter des moyens d'améliorer le climat d'investissement et d'affaires et accroître la visibilité de faire des affaires en Afrique, dans le but de soutenir les pays africains dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, ainsi que leur intégration progressive dans l'économie mondiale.
Le forum a eu lieu à la veille du troisième Sommet Afrique-UE, qui se déroulera les 29 et 30 novembre à Tripoli, en vue de livrer des messages au sommet et de déboucher sur des solutions concrètes qui serviront à nourrir les débats entre les chefs d'État.
Secteur privé, auteur clé
La quatrième édition de l'événement a pour thème "Croissance économique : Le secteur privé, un partenaire essentiel", axé sur le rôle du secteur privé "de faciliter l'activité des entreprises, l'économie verte" et le rôle du secteur privé pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Plusieurs séances plénières, tables rondes et une table ronde des chefs d'entreprise ont eu lieu sur la façon de renforcer la participation du secteur privé local dans le développement économique du continent noir et sur la recherche d'outils efficaces pour stimuler le secteur privé. "Le Forum des affaires UE-Afrique est très certainement une plate-forme efficace de dialogue et un moyen important d'intégrer la contribution du secteur privé", a indiqué le co-président du forum Cheikh Modibo Diarra, qui est président de Microsoft Afrique, cité par le site officiel du Sommet de Tripoli.
Il a souligné la nécessité de consacrer des priorités à l'agriculture et au secteur agro-alimentaire, comme "l'agriculture joue un rôle fondamental dans les pays en développement dans la mesure où les produits primaires représentent souvent la principale source de revenu" et "environ 60 % des travailleurs africains sont employées dans le secteur agricole et près des trois-cinquièmes des agriculteurs africains pratiquent l'agriculture de subsistance."
Finances, impetus clés pour le secteur privé
Bien que les participants aient convenu qu'il n'y aurait pas de développement sans la participation du secteur privé, le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Plutarchos Sakellaris, qui a présidé la discussion de samedi après-midi du forum, a souligné que l'accès au financement est le stimulateur le plus important pour la croissance du secteur privé.
Sakellaris, dont la banque prête une somme considérable d'argent à l'Afrique sur le secteur privé, a déclaré lors de la discussion, que "nous avons besoin de plus d'innovations et de coopération afin de nous assurer que l'argent limité puisse réellement avoir plus d'effet."
Il a déclaré, dans une interview accordée à l'agence de presse Xinhua juste avant la clôture du forum, que l'objectif principal du forum consiste à "recueillir les messages que nous voulons offrir aux dirigeants du 3e Sommet Afrique-UE," affirmant que l'un des messages clés qui ont émergé, c'est que "nous avons besoin d'un partenariat entre les gouvernements, les donateurs, les institutions financières internationales, le secteur privé et les banques locales, afin que nous puissions trouver des façons d'utiliser l'argent des aides d'une manière plus efficace pour promouvoir le développement".
Selon Sakellaris, la BEI a prêté l'an dernier environ 3 milliards d'euros pour des projets en Afrique, contre 79 milliards d'euros pour des projets à travers le monde. En Afrique, la BEI se concentre sur deux grands domaines, les infrastructures et le secteur financier, tout en donnant la priorité au secteur privé.
Sakellaris a également reconnu que l'UE a soutenu et continuera à soutenir le développement du secteur privé en Afrique.
Le Forum a été lancé en 2006 sur une initiative commune de l'UE et l'UA. Le forum permet de présenter les points de vue des milieux d'affaires aux dirigeants politiques européens et africains.
XINHUA/VNA/CVN