La croissance économique des États-Unis s'affermit mais reste insuffisante

La croissance économique des États-Unis s'est affermie au troisième trimestre mais la Banque centrale américaine (Fed) a indiqué le 23 novembre que la reprise devrait rester trop faible pour espérer voir le chômage tomber à un niveau acceptable avant plusieurs années.

Le département du Commerce a annoncé le 23 novembre avoir relevé à 2,5% (en rythme annualisé) son estimation de la hausse du PIB par rapport au deuxième trimestre.

Cette révision du chiffre publié fin octobre (2,0%) a été un peu plus forte que ne le pensaient les analystes, qui attendaient une hausse du PIB de 2,4%. Elle traduit une accélération de la croissance, après le ralentissement du deuxième trimestre, où la hausse du PIB n'avait atteint que 1,7%.

Dessinant une économie en meilleure forme que ce qui transparaissait un mois plus tôt, les chiffres du ministère montrent que la demande intérieure s'est nettement améliorée, sous l'impulsion de la consommation des ménages, dont la hausse (2,8%) a assuré environ 80% de la croissance économique de juillet à septembre.

L'été a marqué le cinquième trimestre consécutif d'expansion économique aux États-Unis depuis la fin officielle de la dernière récession, en juin 2009.

La reprise reste néanmoins fragile aux yeux de la Fed, qui a indiqué le 23 novembre avoir revu en forte baisse sa prévision de croissance économique pour 2011.

Conséquence : la Fed est beaucoup plus pessimiste pour le chômage qu'elle ne l'était en juin, et estime que celui-ci devrait rester anormalement élevé pendant plusieurs années et entraver la reprise dont l'amélioration ne devrait être selon elle que "modeste" en 2011 et 2012.

Ces prévisions ternes éclairent d'un jour nouveau la décision prise au début du mois par la Réserve fédérale d'injecter derechef des liquidités en masse dans le circuit bancaire pour hâter la reprise de l'emploi.

À 2,5%, la croissance correspond à l'estimation basse du potentiel de croissance de l'économie des États-Unis retenue par les dirigeants de la Fed.

Cela signifie que la progression du PIB est au mieux tout juste suffisante pour permettre d'absorber la hausse de la population active résultant de l'accroissement naturel de la population. En aucun cas elle ne peut permettre d'espérer récupérer les millions d'emplois perdus pendant la crise.

La révision des chiffres du PIB est bienvenue, mais en temps normal, "une croissance de cet acabit aurait été jugée décevante, et cela montre à quel point nous en sommes réduits à abaisser nos attentes pour la reprise", estime James Marple, économiste de la société de services financiers TD Financial.

Les chiffres du ministère montrent que les deux grands freins à la croissance de l'été ont été le commerce extérieur, qui a fait perdre 1,8 point de hausse du PIB, et la baisse de l'investissement des ménages dans le logement, qui en a effacé 0,8 point.

AFP/VNA/CVN

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