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Le robot Franzi nettoie le hall de la clinique Neuperlach à Munich, le 12 février |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Peux-tu te mettre sur le côté s’il te plaît ? Je dois nettoyer !", demande la machine en allemand, d'une voix aiguë, à ceux qui se mettent sur son chemin programmé à l'avance. Gare aux réfractaires : Franzi insiste d'une voix plus forte - "tu dois te pousser ! Je veux vraiment nettoyer !". Et, si cela ne suffit pas, elle finit par verser quelques larmes digitales de ses yeux figurés par deux LED qui changent de couleur.
"Avec la pandémie, les visites sont interdites alors Franzi distrait un peu les patients", décrit Constance Rettler, de la firme Dr. Rettler, qui effectue le ménage dans la clinique Neuperlach et qui a fourni le robot. Trois fois par jour, celui-ci sillonne le hall d’entrée de l'hôpital, avec, en guise de pieds, une serpillère automatique.
Des patients, amusés, le prennent en photo. D'autres "discutent" avec l'appareil d'environ un mètre de haut. "Ah, voilà mon amie !", s’exclame une dame âgée, perfusion au bras, en l'apercevant. "Récemment, l'une de nos patientes descendait trois fois par jour pour parler avec elle", sourit Tanja Zacherl, responsable de l'entretien dans la clinique.
Complémentaire des employés
"Née" dans une entreprise de Singapour, Franzi s’appelait Ella et parlait anglais avant d'arriver à Munich en début d’année. Mais son allemand est parfait lorsqu'elle raconte à ses interlocuteurs ne "jamais vouloir grandir" et que le ménage est sa passion. Sur demande, elle peut également chanter une chanson de rap ou quelques classiques allemands.
À ceux qui s’interrogent sur le risque de voir Franzi prendre la place de véritables employés, Constance Rettler assure que ce n'est pas l'objectif. Le robot serait plutôt destiné à "soutenir" ses collègues de chair et d’os, difficiles à recruter, surtout en période de coronavirus. "Avec la pandémie, il faut faire beaucoup de travaux de désinfection dans les hôpitaux", décrit-elle. "Nos employés peuvent se concentrer là-dessus pendant que Franzi s’occupe du sol".
Le robot a d’ailleurs ses limites : il ne peut par exemple pas aller dans les coins. Et s'il rencontre un obstacle, il reste figé et éclate en sanglots - seul un humain peut venir le secourir. Après une phase de tests de plusieurs semaines, Franzi semble avoir été adoptée par l’hôpital. La firme Rettler a donc décidé de la garder malgré son coût de 40.000 euros.
AFP/VNA/CVN