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La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, majoritairement originaires de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.
Des migrants tentant d'aller vers l'Italie arrêtés par les gardes côtés tunisiens au large de Sfax, le 16 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les garde-tunisiens ont annoncé avoir secouru ou intercepté plus de 14.00 migrants clandestins originaires en grande majorité d'Afrique subsaharienne, sur les trois premiers mois de l'année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022.
Les départs se sont intensifiés après un discours le 21 février du président tunisien Kaïs Saïed pourfendant l'immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.
Lors de sa rencontre avec la commissaire européenne, Nabil Ammar a notamment souligné "l'importance de l'appui de l'Union européenne en faveur de la Tunisie pour mener à bien ses réformes socio-économiques (...) dans le cadre d'un partenariat basé sur le respect mutuel et la solidarité pour mieux gérer les défis communs, y compris la thématique migratoire", selon un communiqué de son ministère.
Il a aussi "rappelé la nécessité de traiter les questions migratoires selon une approche globale basée sur un équilibre entre d'une part le développement socio-économique et la promotion des voies légales de mobilité et d'autre part la lutte contre le trafic des êtres humains et de migrants".
Dans un communiqué annonçant la visite d’Ylva Johansson, l'Union européenne a indiqué que ses discussions porteraient "essentiellement sur la lutte conjointe contre le trafic de migrants afin de contribuer à la prévention de la migration irrégulière, aux retours et à la réintégration, en assurant la protection des migrants les plus vulnérables, ainsi qu'à la migration légale".
Fin mars, la Tunisie avait appelé l'UE à montrer "davantage de compréhension" à son égard après que plusieurs dirigeants européens ont tiré la sonnette d'alarme sur la crise que traverse le pays et les risques qu'elle pose pour l'Europe. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'État susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
AFP/VNA/CVN