Blinken annonce un cessez-le-feu de 72 h au Soudan

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé lundi 24 avril que l'armée et les paramilitaires en conflit au Soudan avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours, à l'issue de dix jours de combats meurtriers.

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Le représentant de l'ONU au Soudan, Volker Perthes (chemise blanche), supervise une opération d'évacuation à Port-Soudan, le 24 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Après d'intenses négociations ces dernières 48 h, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté de mettre en œuvre un cessez-le-feu dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi 24 avril 22h00 GMT), devant durer 72 heures", a affirmé M. Blinken dans un communiqué.

Les FSR confirment et annoncent par communiqué une "trêve dédiée à l'ouverture de couloirs humanitaires et la facilitation du mouvement des civils". L'armée n'a jusqu'ici rien communiqué à ce sujet.

Khaled Omar Youssef, le porte-parole des Forces de la liberté et du changement (FLC, bloc civil historique du Soudan) a déclaré se féliciter "d'une médiation américaine, pour la mise en place de cette trêve humanitaire".

"Elle donnera lieu à un dialogue sur les modalités d’un cessez-le-feu définitif", précise-t-il, alors que le secrétaire d'État américain indique également que travailler avec les alliés et les partenaires des États-Unis en vue de la mise en place d'une "commission" chargée de négocier une cessation permanente des hostilités au Soudan.

L'ONU avait réclamé plus tôt lundi 24 avril l'arrêt des combats pour "éloigner le Soudan du précipice". Et si depuis plusieurs jours, les deux belligérants avaient déjà annoncé accepter des pauses dans les combats, à chaque fois ils se sont accusés d'avoir brisé la trêve.

Cette fois, "durant cette période, les États-Unis s'attendent à ce que l'armée et les FSR respectent pleinement et immédiatement ce cessez-le-feu", a prévenu M. Blinken.

Explosions, raids aériens et tirs n'ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, poussant à l'exode des milliers d'habitants de la capitale plongée dans le chaos. Ceux qui ne peuvent s'enfuir tentent de survivre, privés d'eau et d'électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d'internet et de téléphone.

Évacuations

Des Français et ressortissants d'autres nationalités évacués du Soudan débarquent à Djibouti le 23 avril. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Les combats ont déjà fait plus de 420 morts et 3.700 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les violences dans ce pays de l'Est de l'Afrique, l'un des plus pauvres du monde, risquent d'"envahir toute la région et au-delà", a mis en garde le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Malgré le départ de nombreux diplomates et citoyens étrangers, Volker Perthes, le chef de la Mission de l'ONU qui tente depuis quatre ans d'obtenir des militaires au pouvoir une transition vers la démocratie, a annoncé qu'il resterait au Soudan.

Plus de 1.000 ressortissants de l'UE ont été évacués. Environ 700 employés internationaux de l'ONU, d'ONG et d'ambassades "ont été évacués vers Port-Soudan", a indiqué l'ONU. Des dizaines d'autres employés humanitaires ont été évacués vers le Tchad depuis le Darfour, dans l'Ouest, la région la plus touchée par les combats avec Khartoum.

La plupart des étrangers évacués sont des membres du personnel diplomatique, comme ceux des États-Unis et du Royaume-Uni.

AFP/VNA/CVN


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