Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho et la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque, lors du vote du budget à Lisbonne, le 26 novembre |
Le retour de la troïka (UE-FMI-BCE) intervient une semaine après l'adoption par le Parlement d'un budget d'une rigueur exceptionnelle pour 2014, qui a donné lieu à une vague de grèves et manifestations des fonctionnaires, principale cible des mesures.
Mais le secteur privé aussi a exprimé sa préoccupation face à une économie qui continue à battre de l'aile et un taux de chômage toujours très élevé (15,6%) malgré une légère embellie. "Ce n'est pas en diminuant les salaires, comme le suggèrent certains membres de la troïka, que l'on va faire repartir l'économie", s'est emporté Antonio Saraiva, président de la Confédération des entreprises portugaises.
Les experts du Fonds monétaire international sont notamment favorables à une baisse du salaire minimum (actuellement de 485 euros) pour les jeunes pour favoriser l'embauche de chômeurs.
"Une politique de bas salaires est inacceptable. Nous espérons que le gouvernement fera valoir ce point de vue auprès de la troïka", a déclaré Lucinda Damaso, présidente du syndicat UGT, en attendant une rencontre entre les partenaires sociaux et les créanciers programmée mercredi 11 décembre.
Une fois n'est pas coutume, la très austère ministre des Finances Maria Luis Albuquerque a dit partager l'avis des syndicats, estimant que les salaires ont déjà assez baissé dans le secteur privé : "Sur ce point, nous avons une divergence de vues avec le Fonds monétaire international".
Selon une étude de la Banque du Portugal, 39,4% des salariés du pays ont subi en 2011 et 2012 des baisses de leurs revenus. Les nouveaux arrivants sur le marché du travail ont dû accepter en moyenne une diminution de 11% de leurs salaires en 2012.
"C'est en valorisant les gens que l'on crée de la compétitivité dans l'économie moderne que le Portugal est en train de construire", a relevé le 4 décembre le ministre de l'Économie, Antonio Pires de Lima.
AFP/VNA/CVN