"La situation est sous contrôle", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn. Les rues de la capitale du royaume étaient tranquilles le 15 avril, alors que la population profitait des congés de Songkran, le Nouvel An thaïlandais.
L'état d'urgence, proclamé dimanche à Bangkok et ses environs par le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, a été maintenu le 15 avril. L'armée et la police procédaient à des contrôles à des barrages dressés dans les rues.
Selon M. Panitan, les autorités "surveillent les déplacements" des leaders des pro- testataires qui n'ont pas été arrêtés à la suite des désordres.
L'armée thaïlandaise a repris le contrôle de la capitale mardi, après 2 jours de violences qui ont fait 2 morts et 123 blessés.
La police a promis l'impunité aux militants de base du mouvement des "chemises rouges" -surnom des partisans de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra- à l'origine des désordres.
En revanche, un tribunal de Bangkok a lancé mardi des mandats d'arrêt contre M. Thaksin et 12 de ses lieutenants, accusés d'avoir attisé les violences.
Trois leaders des "chemises rouges" ont déjà été inculpés. La police a indiqué qu'elle recherchait les 10 autres opposants frappés par un mandat d'arrêt, dont M. Thaksin, réfugié dans un pays inconnu.
Au pouvoir depuis moins de 4 mois, M. Abhisit est confronté depuis le 26 mars à la révolte des militants pro-Thaksin, qui exigent sa démission et des élections anticipées. La crise s'est aggravée le week-end dernier quand des manifestants ont forcé l'annulation d'un sommet asiatique à Pattaya.
M. Abhisit, qui a maîtrisé les manifestants grâce au soutien de l'armée -il est apparu à 3 reprises à la télévision flanqué des principaux chefs militaires du pays- sort provisoirement renforcé de cette crise, estime l'analyste politique Thitinan Pongsudhirak, de l'Université Chulalongkorn.
Le Premier ministre a promis d'oeuvrer à "la réconciliation nationale fondée sur la justice". Mais selon M. Thinitan, "cela dépendra de la façon dont Abhisit tirera les leçons" des derniers événements.
Les milieux d'affaires thaïlandais s'inquiètent des conséquences des désordres pour l'économie, déjà durement frappée par la crise mondiale.
"Le gouvernement doit travailler dur pour rétablir rapidement la stabilité politique en Thaïlande. Les 3 prochains mois seront cruciaux", a averti un responsable de la Chambre de commerce de Thaïlande, Thanavath Phonvichai.
M. Thanavath calcule que les dernières violences coûteront 2,8 milliards au secteur touristique thaïlandais, qui se remet déjà difficilement de la fermeture pendant 9 jours, l'an dernier, des aéroports de Bangkok occupés par des manifestants anti-Thaksin.
Les investisseurs attendent le verdict de la Bourse de Bangkok, qui rouvrira aujourd'hui.
AFP/VNA/CVN