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Un camion d'aide humanitaire endommagé sur la route à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total, au moins 36 civils ont été tués à Alep et sa province lors de "raids intensifs" dans la soirée, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’OSDH n’était pas en mesure de préciser si les avions qui ont mené les frappes étaient syriens ou russes, mais a affirmé que plus de "40 frappes aériennes" avaient été menées depuis que l’armée de Damas a annoncé la "fin" de la trêve en fin de journée. Aucun groupe opposant syrien ne dispose de force aérienne.
Six civils, parmi lesquels un enfant, ont été tués dans la ville d’Alep, selon cette même source. Quatre autres civils ont été tués dans l’est de la province du même nom, a précisé l’OSDH dans un communiqué, faisant aussi état de dizaines de blessés.
Dans l’ouest de la province, 26 civils ont péri, dont 12 bénévoles du Croissant rouge et des conducteurs de camions d’aide humanitaire lors d’un raid à Orum al-Koubra.
L’ONU a indiqué qu’au moins 18 camions chargés d’aide humanitaire avaient été endommagés par des bombardements à l’ouest d’Alep, mais n’était pas en
mesure de fournir un bilan des éventuelles victimes.
"Il y a de nombreux morts et de nombreux blessés", a écrit sur Twitter Jan Egeland, le chef du groupe de travail de l’ONU sur l’aide humanitaire en Syrie. Ces camions faisaient partie d’un convoi de 31 véhicules de l’ONU et du Croissant rouge syrien qui livrait de l’aide à 78.000 personnes à Orum al-Koubra, a précisé le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.
Immense consternation
"Nous avons malheureusement reçu une nouvelle dramatique sur une attaque contre une structure du Croissant rouge syrien dans la campagne près d’Alep", a déclaré de son côté à l’AFP Ingy Sedky, porte-parole du Comité international de la Croix rouge.
"La situation sur le terrain est très chaotique et nous sommes profondément choqués que des missions et des travailleurs humanitaires aient à souffrir de nouveau de la brutalité de ce conflit", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, le patron des opérations humanitaires de l’ONU Stephen
O’Brien s’est déclaré "très inquiet".
Il a appelé "toutes les parties au conflit, une nouvelle fois, à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les acteurs humanitaires, les civils et les infrastructures civiles comme l’exigent les lois humanitaires internationales".
"Notre consternation est immense", a souligné le médiateur de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. "Ce convoi était le résultat d’un long processus d’autorisation et de préparatifs pour aider des civils isolés", a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a lui "réaffirmé le principe selon lequel il faut garantir aux travailleurs humanitaires impartiaux un accès sans entrave aux civils pris au piège dans les zones de conflit".
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a également condamné "avec la plus grande fermeté" les raids.
"La destruction d’un convoi d’aide humanitaire qui se rendait à Alep illustre l’urgence de la cessation des hostilités en Syrie", a ajouté le ministre dans une déclaration à l’ouverture d’une réunion des pays soutenant l’opposition syrienne, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
AFP/VNA/CVN