>>Attaques aux États-Unis : Obama appelle à ne pas "succomber à la peur"
Le chef de la police new-yorkaise, James O'Neill (Centre), lors d'une conférence de presse, le 19 septembre. |
C'est le fait nouveau potentiellement embarrassant pour les autorités: alors que la police du New Jersey indiquait lund 19 septembre qu'Ahmad Khan Rahami n'était "pas sur (leur) radar", le FBI a confirmé mardi 20 septembre avoir enquêté sur lui en 2014 - après que le père du jeune homme l'eut alerté - sans trouver "aucune indication de liens avec le terrorisme".Rahami, 28 ans, est soupçonné d'avoir placé une cocotte minute bourrée d'explosifs dans le quartier très animé de Chelsea samedi soir 17 septembre, faisant 29 blessés. Il est aussi soupçonné d'avoir posé une bombe artisanale sur le parcours d'une course à pied à Seaside Park dans le New Jersey samedi 17 septembre, qui n'a pas fait de victimes, et d'avoir caché au total huit autres engins n'ayant pas explosé.Il a été inculpé mardi soir 20 septembre d'utilisation d'armes de destruction massive, d'attaque à la bombe d'un lieu public, de destruction de biens privés et d'utilisation d'un engin de destruction pour commettre un crime violent.Des éléments de l'enquête figurant dans le document de l'inculpation indiquent qu'Ahmad Rahami a acheté, en juin, juillet et août, des éléments susceptibles d'entrer dans la composition d'engins explosifs.Blessé par balle lors de la fusillade qui a mené à son arrestation lundi 19 septembre, il est hospitalisé "dans un état critique mais stable", selon le chef de la police new-yorkaise, James O'Neill.
Une policière sur la 23e rue à New York où a eu lieu l'explosion qui a blessé une trentaine de personnes, le 17 septembre. |
M. O'Neill est resté muet sur ses possibles motivations. Mais de nombreuses informations ont émergé sur le passé de ce résident d'Élizabeth (New Jersey), né en Afghanistan et arrivé aux États-Unis enfant avant d'être naturalisé américain.Le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a confirmé qu'il était retourné plusieurs fois en Afghanistan et au Pakistan, avec un séjour de près d'un an à Quetta, une ville où les talibans sont très présents.Il s'y serait marié en 2011 et y aurait même eu un enfant, selon un député d'Élizabeth, Albio Sires. "Sa femme pakistanaise aurait quitté les États-Unis quelques jours seulement avant les attentats", a indiqué CNN, citant une source policière. "Les autorités américaines ont contacté le Pakistan et les Émirats arabes unis pour essayer de la retrouver", a-t-elle ajouté.Ahmad Rahami s'est-il radicalisé lors de ces voyages ?Des proches du jeune homme, cités lundi 19 septembre par le New York Times, avaient évoqué "un changement de comportement" au retour d'un de ses voyages en Afghanistan.Surtout, les autorités ont retrouvé sur Rahami un carnet, ainsi qu'une note manuscrite, qui attesteraient de son goût pour les idéologies radicales, selon le document de l'inculpation. Il y fait notamment référence à Oussama Ben Laden, qualifié de "frère", et Anwar al-Awlaqi, l'idéologue d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique tué par un drone américain au Yémen.Les autorités avaient indiqué lundi 19 septembre de ne pas rechercher d'autre suspect et n'avoir aucune information sur la présence d'une "cellule terroriste" opérationnelle à New York. Mais les enquêteurs continuent selon M. O'Neill, à éplucher ses communications, son activité sur les réseaux sociaux, son entourage, pour vérifier s'il a vraiment agi seul.
Des membres du FBI quittent le restaurant de la famille de Ahmad Khan Rahami le 19 septembre 2016 à Elizabeth dans le New Jersey. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le document de l'inculpation, les enquêteurs auraient identifié un compte sur un réseau social, non précisé, avec, dans ses contacts, deux personnes ayant fait l'apologie du jihad.Ahmad Rahami a apparemment une grande famille: selon des documents enregistrés en 2006 par son père pour leur restaurant fast-food situé à Élizabeth, il aurait sept frères et soeurs. Il aurait aussi deux enfants, l'un de sa femme pakistanaise, l'autre d'une ex-petite amie.Les premiers résultats de l'enquête renforcent la crainte de nouveaux attentats, après ceux d'Orlando en juin (49 morts) et de San Bernardino (décembre 2015, 14 morts).Une crainte alimentée également par l'attaque samedi 17 septembre dans le Minnesota, où un étudiant américain d'origine somalienne a blessé 10 personnes à l'arme blanche dans un centre commercial avant d'être abattu. Cette attaque a été revendiquée par l'organisation État islamique, même si aucune information n'a encore filtré indiquant que l'étudiant était radicalisé. Ces événements ont replacé la question sécuritaire au coeur de la campagne présidentielle.
AFP/VNA/CVN