"Nous continuons de prévoir que l'activité économique touche le fond et se reprenne plus tard cette année", a déclaré le président de la Fed, Ben Bernanke, devant la commission économique mixte du Congrès. "L'élément clef de cette prévision est notre perception selon laquelle le marché du logement commence à se stabiliser et les forts déstockages en cours vont ralentir au cours des trimestres à venir", a-t-il expliqué.
M. Bernanke a souligné que les déstockages avaient contribué pour près de la moitié à la chute du produit intérieur brut américain au premier trimestre. Sur ces 3 mois, la croissance s'est contractée de 6,1% en rythme annuel, après -6,3% au dernier trimestre de 2008.
En période de crise, les entreprises tendent à réduire leurs stocks pour s'ajuster à la baisse de la demande.
Ces déstockages ont ainsi fait perdre 2,79 points de croissance à l'économie américaine au premier trimestre, alors que la consommation des ménages se reprenait, apportant 1,50 point de croissance.
Pour le patron de la Fed, "les données récentes laissent présager (...) que la demande, spécialement celle émanant des ménages, pourrait être en train de se stabiliser".
Cette demande devrait par ailleurs "être soutenue par la relance budgétaire et monétaire", a indiqué M. Bernanke, faisant référence au plan de relance de 787 milliards de dollars sur 3 ans promulgué mi-février et aux centaines de milliards de dollars mobilisés par la Fed pour relancer l'économie.
"Notre pronostic est assorti d'une mise en garde importante dans la mesure où il part du principe que le système financier va continuer de se rétablir progressivement", a-t-il néanmoins ajouté. Il a souligné qu'"une rechute de la conjoncture financière pèserait fortement sur l'activité économique et pourrait faire caler la reprise naissante".
M. Bernanke a livré ses prévisions alors que plusieurs indicateurs économiques publiés depuis avril distillent l'espoir que le pire pourrait être passé.
Dernier de ces indicateurs en date, l'indice ISM mesurant l'activité dans les services a retrouvé en avril son niveau d'octobre. L'activité dans les services continue de baisser mais à un rythme plus lent qu'en mars.
M. Bernanke a prévenu que "le taux de croissance de l'économie devrait rester inférieur à son potentiel à long terme" une fois la reprise arrivée.
Celle-ci ne gagnera en intensité "que graduellement" et l'activité devrait rester encore molle un certain temps, a dit M. Bernanke, notant que l'investissement des entreprises restait "extrêmement faible".
Selon lui, "les entreprises devraient se montrer prudentes dans leurs embauches" et "le taux de chômage pourrait par conséquent rester élevé pendant un certain temps, même une fois que l'économie se sera reprise".
AFP/VNA/CVN