La réforme du mécanisme financier dans l'enseignement en débat

Le projet de réforme du mécanisme financier dans l'enseignement, période 2009-2014, a figuré le 3 juin au coeur des discussions en groupe des députés, dans le cadre de la 5e session de l'Assemblée nationale (12e législature).

Voter pour ou contre ? "Une décision qui doit vraiment être pesée", selon les députés qui, dans l'ensemble, considèrent le développement de l'éducation comme "les politiques nationales de première importance" et veulent faire en sorte "qu'il existe une égalité entre les citoyens dans l'accès à une éducation de qualité". Nombreux sont les députés qui soutiennent ce projet, le considérant comme important dans la période actuelle. Ce projet vise à édifier un nouveau mécanisme financier qui permettra de mobiliser et d'utiliser de façon efficace les fonds publics et ceux de la population, afin de rehausser la qualité du système d'éducation national. Parmi ses grandes lignes : contribution majeure des fonds publics, exemption des frais d'études au primaire, exemption ou diminution des frais pour les élèves issus de familles pauvres ou bénéficiaires de politiques prioritaires (de 50% à 70% selon le cas), octroi de crédits étudiants, de bourses d'études pour les meilleurs élèves... Ce projet stipule aussi le paiement de frais d'études au collège et au lycée (jusqu'ici exemptés).

Pour les députés, les frais d'études ne doivent pas être "une lourde charge financière pour les familles". Le niveau concret sera fixé par le Conseil populaire de province, sur le principe de ne pas dépasser 6% du revenu per capita local.

Certains députés ont cependant jugé de "flou" ce projet concernant les contributions des fonds publics. En l'espace de 8 ans (1990-2008), l'investissement étatique dans ce secteur est passé de 120 millions d'USD à 4,7 milliards d'USD (soit 40 fois plus). "Mais, la qualité de l'éducation n'est pas encore à la hauteur des investissements consentis", a estimé un député. À ce constat vient s'ajouter une situation paradoxale : en plus des frais d'études, les élèves doivent payer de multiples frais annexes qui, cumulés, dépassent de loin les premiers.

Des avis contre

Un certain nombre de députés ne soutiennent pas ce projet. Selon eux, il faut que le ministère de l'Éducation ait une stratégie de développement de l'enseignement (qui n'est pas soumise pour le moment à l'AN) avant de se pencher sur le mécanisme financier. Certains aussi désapprouvent l'application de frais d'études au lycée et au collège de même que l'augmentation des frais dans les écoles supérieures publiques. Ils estiment que, vu les conditions de vie de la plupart des familles paysannes (qui représentent encore 70% du total), ces sommes représenteront une lourde charge, ce qui se traduira par l'impossibilité pour ces familles de scolariser leurs enfants. Par ailleurs, "dans le contexte d'ouverture de plusieurs écoles supérieures privées, il faut renforcer la qualité des universités publiques pour attirer les bons éléments et faire en sorte qu'elles offrent les mêmes opportunités à tous les étudiants qu'ils soient issus de familles riches ou pauvres", a souligné un député.

Bien qu'il soit nécessaire, ce projet, selon nombre de députés, est prématuré tant que le gaspillage et autres phénomènes négatifs ne sont pas réglés. L'important pour eux aussi c'est d'établir un itinéraire pour un "relèvement progressif" des frais d'études.

À l'heure actuelle, le pays compte plus de 20 millions d'élèves et étudiants.

Nghia Ðàn/CVN

(05/06/2009)

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