Les discussions prévues aujourd'hui au Caire entre les deux mouvements sur la formation du chef de cet exécutif transitoire et l'application des autres clauses de l'accord de réconciliation conclu le 27 avril s'annoncent par conséquent délicates.
Une délégation du Fatah, dirigée par Azzam al-Ahmad, a quitté le 12 juin Ramallah, le siège l'Autorité palestinienne, pour l'Égypte afin de discuter avec le Hamas de la composition du gouvernement et de la question du Premier ministre avec l'espoir d'"arriver à un accord le plus tôt possible".
Après des semaines de délibérations, le Comité central du Fatah s'est prononcé pour M. Fayyad, un indépendant, s'attirant le refus sans surprise du Hamas, favorable à un Premier ministre de la bande de Gaza, qu'il contrôle.
"Lors d'une réunion le 11 juin au quartier général de la présidence palestinienne (à Ramallah), nous avons décidé de présenter Salam Fayyad à la tête du gouvernement palestinien de transition", a affirmé un membre du Comité central du Fatah sous couvert de l'anonymat.
"Le Hamas a déjà informé le Fatah au cours de leur dernière réunion (les 16 et 17 mai au Caire, NDLR) qu'il rejette le choix de Salam Fayyad", a répliqué le Hamas, par la voix de son porte-parole à Gaza, Sami Abou Zouhri, en soulignant que "tout chef de gouvernement doit être choisi par consensus".
Le choix de M. Fayyad rassurerait la communauté internationale sur l'orientation du gouvernement d'indépendants, bien que le mandat de celui-ci se résume essentiellement à organiser des élections d'ici mai 2012 et à engager la reconstruction de la bande de Gaza, sinistrée par l'opération israélienne "Plomb durci" de décembre 2008 à janvier 2009.
Au-delà de la question théorique des négociations, suspendues depuis plus de huit mois sans perspective de reprise, et qui ne dépendent pas du gouvernement, la communauté internationale se préoccupe de la préservation de l'héritage de M. Fayyad, crédité par les donateurs d'avoir assaini les finances de l'Autorité palestinienne.
Victime d'un malaise cardiaque lors d'une visite privée aux États-Unis en mai, M. Fayyad s'est attiré depuis deux ans les éloges du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui ont conclu récemment que les Palestiniens étaient désormais prêts à gérer un État.
En cas de blocage persistant sur son nom, un candidat de compromis pourrait néanmoins émerger.
Le 30 mai, le président du Fonds d'investissement de Palestine et conseiller économique de M. Abbas, Mohammad Moustapha, n'a pas exclu d'assumer les fonctions de Premier ministre si elles lui étaient proposées, une candidature à laquelle le Hamas n'a pas jusqu'à présent mis son veto.
AFP/VNA/CVN