La qualité de l'enseignement supérieur doit primer tout

L'Assemblée nationale (AN) a entendu le 7 juin un rapport de son Comité permanent portant l'application des politiques relatives à la fondation des universités et écoles supérieures, les investissements dans ces établissements et l'élévation de la qualité de l'enseignement supérieur.

Les députés ont consacré la journée du 7 juin aux discussions sur l'enseignement supérieur dont les faiblesses inquiétaient la plupart d'entre eux.

En parlant de la gestion d'État vis-à-vis des universités, Truong Van No, député de la province de Long An (Sud), a estimé qu'au cours de ces dernières années, l'octroi de la licence d'investissement pour ces établissements était "plutôt facile". Ainsi, entre 1998 et 2009, 57 universités ont vu le jour (représentant 19,5% du total des établissements de l'enseignement supérieur). Sans parler des 235 établissements (écoles du second degré ou facultés) transformés en universités. Le problème, c'est que nombre de ces nouvelles universités manquent d'équipements adaptés (laboratoires, bibliothèques...). En effet, la conséquence de la fondation incontrôlée d'universités, c'est l'éparpillement des capitaux dans autant d'établissements.

Regarder en face les lacunes

Par ailleurs, la création de nouvelles universités ne va "pas de pair" avec l'amélioration de la qualité et de l'efficacité de la formation, a estimé Dinh Ngoc Luong, député de la province de Cao Bang (Nord). Preuve de la qualité médiocre de l'enseignement, la majorité des enseignants des universités financées par des capitaux privées sont des personnes à la retraite ou bien des intervenants extérieurs. Actuellement, c'est aussi bien la qualité que la quantité des enseignants qui pose problème.

Les professeurs titulaires d'un doctorat ne représentent que 10,16% des effectifs, ceux dotés d'un master, 37,31%. À cela vient s'ajouter une autre difficulté, c'est le manque de programmes cadres publiés par le ministère de l'Éducation et de la Formation (MEF). Les documents d'enseignement sont en nombre insuffisant et souvent surannés. Dans ce contexte, assurer la qualité de l'enseignement devient "une mission quasi impossible", selon certains députés.

Les députés ont demandé au gouvernement et à l'AN de "regarder en face" les lacunes de l'enseignement supérieur. Ils estiment nécessaire que l'AN publie une résolution relative à cette question dès cette session.

Le Comité permanent de l'AN a jugé nécessaire de fixer comme principes de fonctionnement des universités et écoles supérieures non publiques, ceux de "non lucratif" et "pour des bénéfices raisonnables". L'AN veut faire appliquer les politiques d'investissement dans certaines universités pour en faire les établissements de haute qualité. L'organisme d'inspection de l'AN a trouvé indispensable de déterminer la responsabilité du MEF, des ministères et secteurs concernés, des Comités populaires de province et ville vis-à-vis des universités et écoles supérieures. Certains députés sont allés plus loin en voulant réglementer les rapports entre le gouvernement, le MEF, les ministères et secteurs concernés dans la gestion de l'enseignement supérieur. Ils veulent également de déterminer le rôle, la responsabilité des ministères tutelles des universités opérant dans leur domaine.

La qualité de l'enseignement et le développement du réseau éducatif sont régis par les lois pédagogiques, économiques, celles sur le progrès des sciences et des technologies..., a souligné le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân. De cette réalité, corriger les faiblesses de l'enseignement, c'est rendre meilleure la gestion conformément aux lois citées ci-dessus, toujours selon le vice-Premier ministre.

Hoàng Hoa/CVN

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