La Pologne, un îlot de croissance en Europe

La Pologne est le seul pays de l'Union européenne (UE) à avoir préservé une croissance économique et, même si le spectre de la récession est toujours là.

"Au moment d'affronter la crise, la Pologne se trouvait dans une meilleure situation que nombre d'autres pays", explique Mark Allen, économiste du Fonds monétaire international (FMI). "L'expansion du crédit a été ici beaucoup plus lente que dans d'autres pays et il n'y a pas eu la même explosion des prix des actifs", souligne-t-il. En même temps, "la politique budgétaire est restée rigoureuse et nous n'avons donc pas observé la même hausse du déficit budgétaire qu'ailleurs".

La Pologne a enregistré une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% au premier trimestre par rapport au 4e trimestre 2008, seul pays de l'UE à connaître de la croissance. Seul Chypre a évité un chiffre négatif avec une croissance nulle au premier trimestre par rapport au trimestre précédent.

Les investissements étrangers et une demande intérieure soutenue, ainsi qu'une dépendance modérée vis-à-vis des exportations ont rendu la Pologne moins vulnérable à la contraction des marchés extérieurs, selon les experts.

Les exportations génèrent environ 40% du PIB polonais, alors qu'en République tchèque voisine, elles représentent plus de 70% du PIB. En même temps, une forte dépréciation de la monnaie polonaise depuis juillet 2008 s'est avérée bénéfique pour les exportations.

"Le zloty a baissé de 30% et cela a bien amorti le choc pour les exportateurs", a indiqué Lars Christensen de la Danske Bank.

Par ailleurs, après son entrée dans l'UE en 2004, ce pays de 38 millions d'habitants a absorbé 14 milliards d'euros de fonds structuraux, de cohésion et d'aides agricoles. Au moins 68 milliards d'euros supplémentaires sont prévus pour la Pologne dans le budget européen 2007-2013. Mais tout n'est pas rose. La Commission européenne (CE) a officiellement lancé cette semaine des procédures pour déficit excessif contre plusieurs pays, dont la Pologne.

Selon Leszek Balcerowicz, l'architecte des réformes polonaises puis chef de la Banque centrale de Pologne de 2000 à 2007, la Pologne doit réformer avant tout ses finances publiques. "La solution passe par l'assainissement et la réduction des dépenses grâce à des réformes, sans quoi la Pologne ne rattrapera jamais l'Occident", a-t-il estimé dans une interview à la radio publique. Son gouvernement libéral table sur une croissance de 0,2% en 2009, comparé à 4,6% en 2008.

La Banque mondiale (BM) et le FMI sont d'accord pour prévoir une croissance de 1% en 2010, mais divergent sur les résultats de 2009.

La BM table sur une petite croissance, alors que le FMI prévoit une contraction de 0,5%. La CE, qui prévoit en 2009 une baisse moyenne de 4% du PIB pour l'ensemble de ses membres, s'attend à une contraction de 1,4% en Pologne.

AFP/VNA/CVN

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