>>Espoirs prudents mais la tension reste forte dans les hôpitaux
>>COVID-19 : Pfizer annonce que son candidat vaccin est "efficace à 90%"
Une volontaire (droite) reçoit le candidat vaccin du laboratoire chinois Sinovac Biotech, à Porto Alegre (Sud du Brésil), le 8 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, leur vaccin, pris en deux doses espacées de trois semaines, est "efficace à 90%", d'après des résultats préliminaires d'un essai à grande échelle encore en cours et qui n'ont pas été détaillés. C'est-à-dire qu'il a réduit de 90% le risque de tomber malade dans le groupe vacciné, par rapport au groupe placebo.
Pour les Américains, qui ont précommandé 100 millions de doses, cela signifie que les premières vaccinations pourraient commencer avant la fin de l'année, à condition que l'innocuité soit confirmée, d'ici la semaine prochaine. Pfizer a alors prévu de déposer une demande d'autorisation à l'Agence américaine des médicaments (FDA), qui devra trancher si le vaccin est sûr et efficace.
La distribution ne serait plus qu'une question de "semaines", a assuré sur Fox News, Alex Azar, secrétaire à la Santé de Donald Trump, président qui a fait du développement des vaccins le socle de sa réponse à la crise sanitaire.
Dans l'Union européenne, qui a préacheté 200 millions de doses et négocie pour 100 millions d'autres, le vaccin pourrait être disponible "début 2021", selon une source européenne.
D'autres pays (Japon, Canada, Royaume-Uni...) ont également passé commande auprès de Pfizer, et la demande initiale est assurée de dépasser l'offre, Pfizer prévoyant de pouvoir fabriquer 50 millions de doses en 2020 et 1,3 milliard l'an prochain.
Programme du président élu américain Joe Biden pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les ONG s'inquiètent depuis des mois de la monopolisation des doses par les pays riches, ainsi que du prix auquel Pfizer vendra le vaccin. "Le vaccin sera efficace à 0% pour les personnes qui n'ont pas les moyens d'y accéder ou de se le permettre", a réagi Robin Guittard, porte-parole d'Oxfam France.
On ignore encore si le vaccin confère une immunité longue. Mais l'annonce a immédiatement provoqué une vague d'espoir et un bond des Bourses mondiales, dix mois seulement après le séquençage du coronavirus, une prouesse scientifique.
Surtout qu'un autre vaccin expérimental, développé par la société américaine Moderna et dont on attend les résultats dans les prochaines semaines, utilise la même technologie nouvelle, à base d'ARN messager.
Et le monde attend aussi les résultats d'un autre vaccin très avancé, développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé l'annonce "encourageante".
Le président américain Donald Trump a salué une "excellente nouvelle". Joe Biden, qui le remplacera à la Maison Blanche le 20 janvier, a évoqué un signe d'"espoir", tout en prévenant que la "bataille" était encore loin d'être gagnée. En attendant, il a imploré les Américains de porter le masque, qui n'est "pas une posture politique".
Le candidat vaccin CoronaVac du laboratoire chinois Sinovac Biotech, lui, a en revanche connu un coup d'arrêt : l'autorité sanitaire du Brésil a annoncé dans la nuit de lundi 9 à mardi 10 novembre en avoir suspendu les essais cliniques après "un incident grave" constaté chez un volontaire, sans autre détail.
Restrictions en Europe
Les États-Unis ont battu plusieurs jours de suite leur record de nouvelle contaminations, bien au-delà de 100.000 par jour. Ils ont atteint lundi 10 millions de cas officiels, ajoutant un million de cas en 10 jours.
Plus de 238.000 habitants du pays sont morts du virus, officiellement, mais les autorités sanitaires estiment que le bilan réel est bien supérieur à 300.000 morts.
Au total, plus de 50,3 millions de cas de nouveau coronavirus ont été détectés dans le monde depuis décembre, selon un bilan établi lundi 9 novembre par l'AFP à partir de sources officielles.
En Europe, où plus de 12,7 millions de cas ont été enregistrés, le Portugal est entré lundi en état d'urgence sanitaire, assorti d'un couvre-feu dans la majeure partie du pays.
"Ce n'est pas la peine de croire que nous pourrons faire face à cette pandémie sans douleur", a reconnu le Premier ministre socialiste Antonio Costa, alors que le bilan quotidien a pour la première fois dépassé la barre des 60 morts.
Des soignants avec un patient atteint du COVID-19 dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital temporaire à Moscou, le 9 novembre. |
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La plupart de l'Europe est ainsi soumise à divers niveaux de confinements ou de couvre-feux.
La Roumanie a aussi adopté un couvre-feu nocturne, de même que le port obligatoire du masque en extérieur et l'interdiction des fêtes publiques et privées, qui entrent en vigueur lundi dans ce pays approchant le seuil des 10.000 nouveaux cas par jour.
En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orban a annoncé un confinement partiel à partir de mercredi 11 novembre. Les rassemblements vont être interdits, les restaurants fermés, les événements culturels et de loisirs annulés et le couvre-feu étendu de 20h00 à 05h00.
Pas de reconfinement russe
En France, la deuxième vague progresse toujours mais moins vite, un premier signe encourageant, notamment en région parisienne, dix jours après le début du reconfinement. Mais la tension dans les hôpitaux reste critique, alors que le pays a dépassé samedi la barre des 40.000 décès liés au COVID-19.
En Italie, la situation épidémique est "largement hors de contrôle", ont jugé des médecins, qui demandent au gouvernement de décréter sans délai un "confinement total".
La Russie a, elle, enregistré lundi 9 novembre un nouveau record de contaminations quotidiennes, Moscou dépassant notamment pour la première fois le pic du mois de mai. Les autorités russes ont cependant jusqu'ici exclu tout nouveau confinement d'ampleur.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son coté été testé positif au coronavirus, a annoncé son service de presse, précisant que le chef de l'État se sentait bien.