France
Espoirs prudents mais la tension reste forte dans les hôpitaux

Bientôt les effets des couvre-feux, puis du reconfinement ? Les indicateurs du COVID-19 ont commencé à donner de premiers signes encourageants, notamment en Île-de-France, mais la tension dans les hôpitaux reste critique et il est encore tôt pour espérer des mesures moins strictes.

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Une infirmière s'occupe d'un malade du COVID dans une unité de soins intensifs au Centre Hospitalier de l'Europe à Port Marly, le 7 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Une amorce d'infléchissement" selon le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), Martin Hirsch, un "frémissement" pour le ministre de la Santé, Olivier Véran : avec des mots pesés, enrobés de formules très prudentes, les responsables sanitaires ont allumé une lueur d'espoir.

Dans le même temps, les laboratoires Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) ont annoncé lundi 9 novembre que leur candidat vaccin est "efficace" à 90% pour prévenir les infections à COVID-19, selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d'homologation. Une annonce saluée par le président américain Donald Trump.

"On peut parler, en région Île-de-France, d'une amorce d'infléchissement", a déclaré Martin Hirsch sur France Inter, expliquant que "ces trois ou quatre derniers jours, on voit plutôt à peu près 80 entrées par jour (en réanimation)", contre 110 "il y a huit jours" et "plutôt 400 entrées en hospitalisation par jour" contre 500 il y a une semaine.

"Ce n'est pas la même chose partout en France, mais dans certaines régions, en Île-de-France, on a l'impression d'avoir un frémissement dans la pente épidémique (...) On a l'impression que cela s'infléchit", a abondé Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, sur BFMTV-RMC.

"Pourquoi est-ce qu'on est prudent dans les termes ? (...) On a vu un moment de répit fin septembre, on a vu (l'épidémie) redémarrer en octobre", a mis en garde Martin Hirsch. De plus, le pic des hospitalisations "est encore devant nous (...) ce n'est pas sous contrôle partout et les jours à venir sont très compliqués, forcément", a-t-il prévenu.

Et le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Philippe Demester, a tempéré tout excès d'optimisme : "Je suis très content pour l'Ile-de-France qu'il (Martin Hirsch) sente cette inflexion, en ce qui nous concerne c'est trop tôt pour le dire (...) on n'a pas encore de ralentissement de la croissance ici".

Plus de 40.000 morts 

Pour l'instant, la pression sur les hôpitaux s'accroît toujours avec 4.527 patients touchés par le COVID-19 en réanimation dimanche 8 novembre, sur une capacité totale et toutes pathologies confondues déjà portée de 5.000 à 6.400 lits et qui devrait bientôt passer à 7.500. Mais cela passe par des fermetures de blocs opératoires et des déprogrammations d'interventions chirurgicales.

Installation d'un hôpital mobile à Toulouse, le 9 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nombre de morts depuis le début de l'épidémie a dépassé, lui, la barre des 40.000 samedi 7 novembre. Cette pression, plus forte dans certaines régions, a contraint les hôpitaux à transférer des malades vers d'autres territoires en France, voire en Allemagne. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes envisage ainsi 200 nouveaux transferts de patients dans les quinze prochains jours.

La semaine dernière, Olivier Véran avait envisagé que dans l'hypothèse d'un confinement "bien respecté", le nombre de patients COVID-19 atteindrait un pic d'"environ 6.000" en réanimation, "une pression très forte sur notre système hospitalier", mais qui diminuerait ensuite.

Panne informatique 

Le ministre de la Santé a donné rendez-vous d'ici la fin de la semaine ou au début de la suivante, pour "faire le bilan du confinement" et que le gouvernement puisse au besoin annoncer "des mesures complémentaires".

Mais dès lundi 9 novembre en fin de journée, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dressera un nouveau bilan de la situation. Difficile d'y voir clair dans l'immédiat : les données des nouvelles contaminations enregistrées chaque jour sont rendues très difficiles à interpréter en raison d'embouteillages informatiques et Santé publique France n'en a pas diffusées ce week-end.

Un éventuel assouplissement du confinement est espéré dans de nombreux secteurs avant Noël, en premier lieu les commerces non alimentaires, la restauration et l'hôtellerie, qui subissent de plein fouet le reconfinement, après celui du printemps.

Selon la Banque de France, il devrait coûter à l'économie française 12% de son PIB en novembre par rapport à une activité dite "normale", une baisse contenue par rapport au printemps (31% en avril). La baisse de l'activité devrait se situer entre 9 et 10% sur l'ensemble de 2020.

Le reconfinement menace notamment le secteur du jouet, qui risque d'être privé de 770 millions d'euros de ventes si les magasins ne peuvent rouvrir avant les fêtes de fin d'année, selon une étude du cabinet NPD Group publiée lundi 9 novembre.


AFP/VNA/CVN

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