La parole aux jeunes

Après une longue période d’apprentissage en ligne, de nombreux élèves ont confié se sentir anxieux et parfois submergés par la pression. Les experts éducatifs insistent ainsi sur l’importance d’un endroit où les jeunes peuvent partager et se détendre.

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Retour à l'école des lycéennes après une longue période d’apprentissage en ligne.

À la mi-mai, au collège Giang Vo, dans l’arrondissement de Ba Dinh, à Hanoï, le Conseil central de l’Organisation des jeunes pionniers de Hô Chi Minh et le journal Tiên Phong (Pionnier) ont coopéré avec le Service de l’éducation et de la formation de Hanoï pour organiser un forum intitulé "Điều em muốn nói" (Ce que je veux dire).

Lors de cet évènement, en plus des réflexions sur le stress face aux examens ou encore le "choc" du retour aux cours en présentiel après une longue période d’apprentissage à distance, la plupart des élèves ont fait part de sentiments propres à la Génération Z (Gen Z), de leur mal-être face à la pression ou parfois de parents qui ne les comprennent pas ou cherchent à les surprotéger. La Gen Z est un terme utilisé pour désigner les personnes nées entre 1997 et 2012.

Pensées de la génération Z

"Il y a des moments où mes parents se soucient de moi, mais leur attention constante me met mal à l’aise et me stresse", a partagé Trân Minh Tâm, en 9e classe (soit 3e) au collège Giang Vo.

"Mes parents sont très occupés. Nous n’avons donc pas beaucoup l’occasion d’échanger ou de passer du temps ensemble. Parfois je me sens triste et déprimé, je ne sais pas à qui me confier. Lorsque j’obtiens des mauvaises notes et que je le dis à mes parents, leur seule réponse est que je devrais étudier plus sérieusement sans vraiment se soucier de mes états d’âme. Du coup, je me confie à mes amis, qui me donnent les mêmes conseils que mes parents, et me poussent à me concentrer davantage sur mes études", a partagé Nhât Lâm, en 8e classe (soit 4e) au collège Giang Vo.

Il ajoute : "À l’ère de la Génération Z, les parents ne comprennent pas leurs enfants, leurs passe-temps ou même leurs centres d’intérêt. J’aimerais que mes parents me parlent plus, écoutent mes sentiments et mes souhaits".

Les élèves sont encouragés à participer à des activités collectives afin de surmonter leur anxiété.

D’après Vu Kim Nga, consultante du Service national d’accueil téléphonique pour la protection de l’enfance 111, du Département de l’enfance (relevant du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales), pendant, et même après la pandémie de COVID-19, nombreux sont les enfants qui ont téléphoné pour nous confier leurs problèmes, notamment pour nous faire part de leur stress, fatigue voire même dépression qu’ils subissent. Cette situation s’aggrave chez les collégiens et lycéens.

Besoin d’un "havre de paix"

Lê Thi Thao, une autre consultante du 111, fait savoir que pendant la période d’apprentissage en ligne, le nombre d’appels liés aux troubles de la santé mentale chez les enfants âgés de 11 à 14 ans a augmenté de 1,5 fois par rapport à la période pré-COVID. La plupart d’entre eux ont fait part de leurs soucis avec leurs parents, notamment à propos de la pression des examens. Depuis que les enfants sont retournés à l’école, le nombre d’appels a diminué de manière conséquente.

La consultante pense qu’il devrait y avoir des forums de partages, de rencontres et d’échanges, particulièrement pour les élèves de la 9e classe (soit la 3e) et de la 6e classe (la 6e), car on constate de nombreux changements physiologiques à ces tranches d’âges.

Toujours selon elle, il est nécessaire d’établir un bureau de consultation psychologique dans tous les établissements scolaires, en particulier dans les écoles publiques, ainsi que de former les enseignants à la psychologie infantile pour détecter rapidement les problèmes des élèves et les aider à les surmonter.

L’écrivain Hoàng Anh Tú a déclaré que les élèves subissaient aujourd’hui de nombreuses pressions entre les résultats scolaires, les examens, les attentes des parents... N’oublions pas non plus de mentionner l’influence parfois négative des réseaux sociaux. "De toute évidence, les élèves ont vraiment besoin d’un +havre de paix+ pour pouvoir se confier et épancher leur cœur", a-t-il ajouté.

D’après le Dr. Pham Manh Hà, de l’Université de l’éducation (relevant de l’Université nationale de Hanoï), la caractéristique de cette Génération Z est qu’elle passe énormément de temps face aux écrans que ce soit de téléphones, d’ordinateurs ou de tablettes, de sorte qu’elle est extrêmement connectée au monde via les réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire.

"Les enfants de cet âge sont également plus investis et choyés par leurs parents, mais passent moins de temps à échanger avec d’autres enfants. À l’école, ils sont sous pression à cause de leurs résultats, en particulier des examens. Les conflits entre écoliers risquent également d’évoluer voire de dégénérer en violences scolaires. Ces mineurs ont même parfois accès à des substances excitantes comme l’alcool ou le tabac..., a-t-il déploré. Lorsque les enseignants voient que leurs élèves présentent des signes de dépression, ils doivent rapidement s’entretenir avec eux, les écouter, les encourager au fur et à mesure et les faire participer à des activités collectives. Ils peuvent également discuter avec les parents pour demander le soutien d’un psychologue".

Quê Anh/CVN

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