>>Hollywood s'apprête à célébrer ses stars aux Golden Globes
>>Les nominations aux Golden Globes ouvrent une tardive saison des prix à Hollywood
L'hôtel Beverly HiLton avant les 78e Golden Globes, le 23 février à Beverly Hills, en Californie. |
La pandémie de coronavirus est passée par là et a bousculé tous les usages.
"Si un studio sort un film, il va organiser plein d'événements et inviter des gens pour rencontrer les équipes du film", explique Tim Gray, spécialiste des prix pour le magazine de référence Variety.
"Ces films semblent devenir du même coup des candidats plus sérieux parce qu'ils se font beaucoup remarquer", poursuit l'expert, qui relève n'être "allé à aucun événement de ce genre cette année".
L'industrie avait pu un temps espérer un retour à la normale mais l'explosion des cas de COVID-19 dans le Sud de la Californie cet hiver a rendu inenvisageable l'organisation de soirées VIP et autres panels mettant en présence des célébrités, des journalistes et les jurys des prix cinématographiques.
Les spécialistes de la communication ont donc dû improviser, délaissant les palaces de Los Angeles pour une formation accélérée en techniques de visioconférence : toutes les rencontres et interviews de stars se sont déroulées via internet, presque comme des banales réunions de bureau.
"J'ai été très strict et évité toute rencontre en chair et en os. Et je dois dire que les studios et chaînes de télévision ont été très compréhensifs", dit Scott Feinberg, expert du magazine The Hollywood Reporter. "Tout le monde a dû s'adapter".
Les Golden Globes eux-mêmes ont renoncé à leur soirée baignée de champagne, un rendez-vous attendu par tous à Hollywood, pour une cérémonie principalement virtuelle durant laquelle la plupart des lauréats devraient recevoir leur trophée à domicile.
"La vie continue, du mieux qu'on peut... la seule autre option serait de tout annuler et ça ne ferait qu'envoyer un mauvais signal, un peu comme agiter le drapeau blanc", déclare Eugene Levy, star de la série Schitt's Creek.
"Quelques verres d'alcool"
La salle où sera retransmise la cérémonie virtuelle des 78e Golden Globes, le 25 février à New York, aux États-Unis. |
Les Globes devraient toutefois tenter de conserver un ton léger, plus spontané et détendu que les sérieux Oscars.
"Vous allez probablement voir quelques verres d'alcool qui ne seraient pas là si c'était les Oscars via Zoom", s'amuse Feinberg. "Parce que pour les Golden Globes, il s'agit quand même d'être un peu foufou".
Les membres de l'Association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), organisatrice de l'événement, adorent les stars et sont même souvent moqués pour leur propension à privilégier la célébrité par rapport au talent lorsqu'ils remettent leurs prix.
À quoi ressemblera donc la fête cette année, sans tous les VIP en tenue de soirée ? "Leurs stars ne seront pas dans la salle de bal du Beverly Hilton cette fois (...) Les gens qui vont regarder s'attendent à ressentir autre chose que +oh mon dieu, j'espère que +Mank+ va gagner !+", relève Pete Hammond, du magazine spécialisé Deadline.
"Je pense que l'ambiance va être en berne. Ils vont vraiment devoir en faire beaucoup pour que ce soit amusant", estime-t-il.
Les vedettes elles-mêmes semblent s'être fait une raison.
Amanda Seyfried, favorite dans la catégorie du meilleur second rôle pour Mank, a expliqué à un panel de journalistes - via Zoom bien évidemment - qu'elle comptait passer la soirée de dimanche à suivre la cérémonie à la maison "avec tous ceux qui comptent dans ma vie, même mon chien".
"Comme c'est en pleine nuit, je serai probablement au lit avec un haut de smoking et mon pantalon de pyjama", a de son côté lancé l'acteur britannique Nicholas Hoult.
Pour ceux qui au contraire tentent de percer à Hollywood, cela représente un nombre incroyable d'occasions manquées de voir et se faire voir pour doper sa carrière.
"Quand on parle avec eux, c'est un peu doux-amer", résume Nathalie Dubois, qui organise habituellement des distributions de cadeaux prestigieux dans des suites d'hôtels cinq étoiles en amont des Golden Globes.
D'ordinaire, c'est une noria de stars venant recevoir des massages gratuits, boire du champagne et choisir des bijoux, autant de coups de publicité pour les généreux donateurs.
Cette année, Mme Dubois a dû se résoudre à mettre en place un "drive-in", où l'on place directement les cadeaux dans le coffre de voiture des célébrités, qui acceptent des séjours à Tahiti sans descendre de leur véhicule, par la fenêtre ouverte...
AFP/VNA/CVN