La Norvège veut améliorer sa sécurité après la tuerie

Les autorités norvégiennes vont créer une centaine de postes de policiers et réviser les mesures de sécurité après les attaques du 22 juillet qui ont fait 76 morts, alors que le Premier ministre Jens Stoltenberg a assuré le 27 juillet que le pays ne "se laisserait pas intimider".

Cinq jours après l'explosion dans le centre d'Oslo et la fusillade perpétrées par un extrémiste de droite norvégien, le chef du gouvernement s'est engagé à procéder à un examen approfondi des mesures de sécurité alors que des critiques se multiplient dans le pays sur la façon dont la police a géré les attaques.

"Après l'enquête et quand, d'une certaine façon, nous aurons fini de réconforter ceux qui ont perdu des proches, le moment viendra d'examiner toutes les expériences que nous tirons de cette opération", a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse, tout en assurant que "toutes les ressources disponibles" avaient été employées lors des attaques.

Il a annoncé la mise en place d'une commission indépendante pour tirer les leçons des attaques. Son objectif, a-t-il précisé, sera d' "établir ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné", assurant néanmoins qu'il ne s'agissait pas d'une "commission d'enquête".

M. Stoltenberg a ajouté que le pays "ne se laisserait pas intimider" par les attaques de vendredi qui visent "à semer la crainte et la panique". De son côté, le chef de l'équipe d'intervention qui a arrêté l'auteur de la fusillade sur l'île d'Utoeya s'est dit "fier" du travail de ses hommes.

Et le ministère de la Justice a fait savoir qu'il débloquait un total de 200 millions de couronnes (2,6 millions d'euros) pour créer 100 nouveaux postes de policiers, a annoncé le principal syndicat policier, Politiets Fellesforbund.

Signe de la nervosité persistante du pays : la population d'Oslo s'est réveillée le 27 juillet matin en apprenant qu'une grande partie de la gare centrale avait été évacuée en raison d'une valise suspecte retrouvée dans un bus en stationnement. L'alerte a finalement été levée deux heures plus tard après une inspection du véhicule par une équipe de démineurs.

Photos du "suspect" à l'appui, la police a par ailleurs indiqué qu'elle recherchait un homme psychologiquement instable, "dangereux" et s'identifiant, selon elle, à Anders Behring Breivik, le Norvégien qui a reconnu être l'auteur du carnage de vendredi.

Mais cette alerte a, cette fois encore, été levée : "Il n'y a aucun lien avec les attaques de vendredi” , théâtre de la fusillade qui avait ciblé quelque 600 membres de la jeunesse travailliste.

Selon l'avocat du suspect, qui se présente comme un croisé engagé dans une guerre pour "sauver la Norvège et l'Europe de l'Ouest face, entre autres, (...) à une invasion musulmane", il souffre de troubles psychologiques. "Toute cette affaire suggère qu'il est dément", a estimé mardi Geir Lippestad.

Les enquêteurs norvégiens sont déroutés par la personnalité "maléfique" d'Anders Behring Breivik, qui a avoué le carnage de vendredi mais vit dans son propre monde, selon une interview du chef du renseignement norvégien.

C'est une personne "absolument maléfique, très calculatrice, très froide et très intelligente", a déclaré Janne Kristiansen, la directrice du Service de sécurité de la police (PST) norvégien. "Je pense qu'il n'a probablement pas de complices, en conséquence il a le contrôle total. Il a le contrôle de la situation parce que lui seul peut nous dire quoi faire, et que nous n'avons pas de source", a-t-elle regretté.

Placé en détention provisoire lundi pour une première période renouvelable de huit semaines, Behring Breivik doit subir des examens psychiatriques. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, la police a annoncé avoir retrouvé et détruit des explosifs stockés dans la ferme louée par le suspect au nord d'Oslo. Juste avant la fusillade à Utoeya, qui a fait 68 morts et un disparu, un attentat à la voiture piégée avait visé le siège du gouvernement, provoquant la mort de huit personnes.

Lors de ses auditions, Behring Breivik a indiqué avoir agi seul mais il a aussi évoqué des "cellules" liées à son projet, "deux en Norvège" et "plusieurs à l'étranger", a précisé M. Lippestad, sans pouvoir dire où précisément.

AFP/VNA/CVN

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