La Maison Blanche campe sur ses positions pour son plan de sauvetage de l'économie

La Maison Blanche a campé sur ses positions lundi 1er février, signifiant son refus que son plan de sauvetage de l'économie soit divisé par trois, comme le demandent des républicains modérés.

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Le président américain Joe Biden dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 29 janvier à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a à l'évidence un écart important" entre les 1.900 milliards d'USD voulus par Joe Biden et les quelque 600 milliards proposés par un groupe de dix sénateurs, a relevé Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche lors d'un point presse.

"Clairement", le président "pense que la taille du plan doit être plus proche" de l'enveloppe qu'il a proposée, a-t-elle ajouté.

Elle avait aussi souligné que cette réunion ne serait pas "un forum pour élaborer ou accepter une offre", mais "une opportunité d'échanger des idées".

Joe Biden n'a pas fait de déclarations à la presse au moment où il accueillait les républicains peu après 22h00 GMT.

Cette négociation constitue un test pour le président démocrate qui a constamment mis en avant sa volonté de gouverner dans un esprit d'ouverture.

Mais la contre-proposition a peu de chance de rencontrer un écho favorable alors que les républicains veulent revenir sur des mesures phare du plan d'urgence des démocrates dont les chèques aux Américains et le doublement du montant du salaire fédéral minimum actuellement à 7,25 USD.

Avant même sa rencontre avec les républicains, Joe Biden a d'ailleurs défendu son projet.

"Mon plan de sauvetage va nous sortir des profondeurs de ces crises" sanitaire et économique, a-t-il tweeté, soulignant l'urgence à lutter contre les deux à la fois.

Infographie sur les différents plans de relance économiques adoptés aux États-Unis depuis plusieurs années.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon lui, il faut voir grand face à une crise inédite, d'où le montant gigantesque.

Mais les prévisions de croissance publiées lundi 1er janvier par les services du budget du Congrès (CBO) risquent de lui compliquer la tâche.

Si l'emploi ne retrouvera pas son niveau d'avant crise avant 2024, la croissance du produit intérieur brut va, elle, retrouver son niveau pré-pandémique dès le milieu de 2021, estime le CBO.

De quoi conforter les républicains opposés à ouvrir les vannes budgétaires en raison d'une dette déjà colossale.

La contre-proposition de plan pour l'économie a été élaborée par un groupe de dix républicains modérés. Publiée lundi 1er janvier sur le site de la sénatrice du Maine Susan Collins, elle comprend des mesures totalisant 618 milliards d'USD.

Ces républicains suggèrent d'abaisser à 1.000 USD le montant des chèques envoyés aux Américains, contre 1.400 USD dans le plan Biden.

Écoles et États

Ce groupe de républicains veut surtout réduire l'enveloppe consacrée aux écoles et même supprimer l'aide de 350 milliards d'USD qui pourrait être dédiée aux États, deux mesures chères au président démocrate.

Pourcentage des travailleurs sous le seuil de pauvreté aux États-Unis de 1986 à 2017 alors que le président Joe Biden veut doubler le salaire minimum horaire de 7,25 USD d'ici 2025.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans leur courrier adressé dimanche au président, ces élus dont Mitt Romney, ex-candidat à la Maison Blanche, et le sénateur de l'Ohio Rob Portman, font valoir que "des milliards de dollars des précédents plans d'aide contre le COVID n'ont pas été utilisés". Ils invitent donc à utiliser ces fonds avant d'en voter de nouveaux.

Un autre signataire, Bill Cassidy, avait, lui, expliqué sur Fox News pourquoi il refusait de mettre la main au pot pour les écoles publiques.

"Rouvrir les écoles publiques n'est pas lié à un problème d'argent", a-t-il déclaré. Les enseignants, poussés par leurs syndicats, ne "veulent pas revenir travailler", a-t-il ajouté.

Rallier ces dix républicains modérés serait une victoire pour les démocrates qui pourraient alors faire voter le texte selon la procédure habituelle qui requiert 60 votes sur 100.

Mais l'administration Biden a semblé se résoudre lundi 1er févier à la possibilité d'un échec : la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, ont ainsi annoncé avoir franchi un cap pour faire voter le texte par une autre procédure, permettant la majorité simple.

Ils veulent éviter le psychodrame de l'an passé quand démocrates et républicains ont mis des mois à entériner un nouveau plan.

En mars 2020, le Congrès avait voté en urgence un plan de 2.200 milliards d'USD pour faire face au choc économique provoqué par le COVID.

Puis, malgré l'expiration des aides d'urgence à partir de l'été, il avait fallu attendre les derniers jours de décembre pour faire voter un nouveau plan de 900 milliards d'USD.

La crise du COVID-19 a provoqué l'an passé la pire récession depuis 1946 et creusé les inégalités sociales.

En outre, la reprise montre des signes d'essoufflement, la pandémie n'étant toujours pas sous contrôle.

AFP/VNA/CVN

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