Crue du Mississippi : des délestages pour sauver la Nouvelle-Orléans

Les autorités américaines ont ouvert une vanne de délestage en Louisiane (Sud) sur le cours du Mississippi, qui enregistre une crue historique, afin d'éviter une nouvelle inondation de la Nouvelle-Orléans, six ans après Katrina.

Le corps des ingénieurs de l'armée de terre américaine avait au préalable annoncé qu'il ouvrirait progressivement à partir de 15h00 (20h00 GMT) le canal de déversement de Morganza, en Louisiane, afin d'éviter qu'un "mur d'eau", selon les termes du gouverneur de cet État, Bobby Jindal, ne s'abatte sur les milliers d'habitations installées le long de la rivière d'Atchafalaya.

"Cela risque d'être plus un marathon qu'un sprint", a déclaré le général Michael Walsh lors d'une conférence de presse à Morganza, précisant qu' "une énorme pression pesait sur tout le système".

La vanne a été ouverte quand le débit du fleuve a atteint 42.500 mètres cubes par seconde. C'est la seconde fois seulement depuis sa construction en 1954 que ce canal d'urgence est ouvert.

Si toutes les vannes du canal étaient ouvertes, le flux atteindrait un débit de 17.000 mètres cubes à la seconde, soit trois fois le volume d'eau qui tombe chaque jour des chutes du Niagara.

Afin d'éviter un tel débit destructeur, une seule vanne a été ouverte le 14 mai pour laisser passer 280 mètres cubes par seconde, une ou deux autres pourraient l'être dimanche.

Le délestage, qui permettra d'acheminer l'eau vers le golfe du Mexique, devrait provoquer l'inondation de 1,2 million d'hectares supplémentaires mais permettra d'épargner Baton Rouge et la Nouvelle-Orléans, la ville martyre de l'ouragan qui se remet tout juste des ravages de l'ouragan Katrina fin août 2005, selon le gouverneur Jindall.

La Nouvelle-Orléans est protégée en amont par des digues de six mètres mais l'eau atteint déjà 5,2 mètres et les inondations -les pires en 70 ans- qui ont frappé le centre des États-Unis suivent le cours du Mississippi vers le Sud.

Elles ont jusqu'à maintenant détruit des milliers d'habitations, de fermes et de voies de communication dans l'Illinois, le Missouri, le Kentucky, le Tennessee et le Mississippi.

Dans la perspective du délestage, les autorités ont procédé à des évacuations dans les zones rurales qui seront touchées, un sacrifice dont le maire de la Nouvelle Orléans, Mitch Landrieu, s'est dit conscient.

"C'est une situation tragique pour tout le monde en Amérique et bien sûr pour les gens qui habitent dans le bassin de l'Atchafalaya et à Morgan City. Nous sommes de tout cœur avec eux", a-t-il déclaré, notant que cela permettrait d'épargner sa ville.

Cindy Prejean, habitante de Gibson, une ville située à une centaine de kilomètres de la Nouvelle-Orléans, s'attend à voir sa maison baigner dans 1,5 mètre d'eau. "Qu'est-ce qui leur donne le droit de nous inonder? Ici, il y a tellement de quartiers, d'entreprises et de fermes", a-t-elle confié.

Selon les prévisions, l'ouverture du canal de délestage pourrait entraîner des pics à 4,5 mètres dans certains quartiers.

L'armée a précisé qu'elle se concentrerait plus sur les personnes que sur les biens. En prévision, la Croix-Rouge américaine a préparé des milliers de places pour les évacués.

Sur le plan économique, l'activité du port de la Nouvelle-Orléans se poursuivait normalement mais 2.200 puits de pétrole étaient menacées par les eaux.

AFP/VNA/CVN

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