La Grèce et ses créanciers vont plancher sur les réformes

La Grèce et ses créanciers, qui sont à bout de patience, vont plancher dès mercredi 11 mars sur les réformes à mener dans le pays, condition sine qua non pour qu'il obtienne l'argent dont il a cruellement besoin pour éviter l'asphyxie.

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"Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui pour dire qu'il n'y a plus de temps à perdre", a affirmé le patron de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, à l'issue d'une nouvelle réunion lundi 9 mars de l'Eurogroupe à Bruxelles.
"Les discussions avec les institutions (les créanciers de la Grèce) doivent et vont démarrer mercredi (11 mars), elles se tiendront à Bruxelles. En parallèle (...) des équipes techniques se rendront à Athènes", a-t-il ajouté.
Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, le 9 mars à Bruxelles avant le début de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un point qui risque de susciter la controverse en Grèce, où les visites de la troïka pour éplucher les comptes publics sont honnies. Mais "peut-on travailler sans jamais mettre les pieds en Grèce, non! Donc des techniciens iront", a asséné le ministre français, Michel Sapin.
"Nous accueillerons tous les représentants des institutions. Nous sommes un peuple hospitalier", a assuré le ministre grec, Yanis Varoufakis.
La Grèce doit faire face à d'importantes échéances financières en mars, et rembourser plus de 1,6 milliard d'euros au FMI. Le gouvernement a toujours affirmé qu'il serait en mesure de rembourser ses dettes, alors que la presse fait état d'un retard de deux milliards d'euros dans les recettes de l'État.
Le pays devrait pouvoir répondre à ses besoins de financement, mais la situation est "extrêmement serrée" et "on ne pourra pas attendre fin avril pour une décision sur le déblocage de l'aide", estime une source européenne.
En vertu de l'accord trouvé fin février, Athènes doit présenter une liste de réformes à faire valider par ses créanciers (UE, BCE et FMI) d'ici fin avril, afin d'obtenir l'aide suspendue depuis des mois, d'un montant de quelque sept milliards d'euros.
Mais les deux dernières semaines ont donné lieu à "des discussions sur qui rencontre qui et où", a déploré M. Dijsselbloem, y voyant "une perte complète de temps" alors que "l'horloge tourne". "La manière d’être, ça ne dispense pas de mettre des chiffres sur la table", a déploré Michel Sapin, regrettant le manque d'avancées de la part des autorités grecques.
Le gouvernement sous pression
Le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras a bien fait parvenir en fin de semaine dernière une liste détaillée de réformes qu'il entend mettre en œuvre en priorité : réactivation d'un conseil fiscal "indépendant" pour assister le gouvernement, embauche de contrôleurs fiscaux ou mise en vente de licences pour les sociétés de jeux en ligne.
Mais elles n'ont pas été discutées lors de l'Eurogroupe, car cela "implique un travail d'abord technique qui est de la responsabilité des institutions", a rappelé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, exhortant lui aussi la Grèce à "accélérer" la manœuvre.
M. Varoufakis s'est défendu de tout retard. "Non seulement nous n'avons pas perdu de temps, mais nous avons même réagi très rapidement, étant donné les circonstances dont nous avons hérité", a-t-il dit. Il a expliqué que la liste de réformes proposées était constituée d'"exemples" et n'avait pas vocation "à être une liste complète".
Mis sous pression, le gouvernement grec a fait savoir qu'il s'apprêtait à "enrichir" sa liste, ajoutant notamment "la possibilité de déclarations fiscales pour les années précédentes sans imposer des amendes aux contribuables, comme le prévoit la loi actuelle". Il envisage aussi d'"inciter les citoyens à demander des reçus lors de leurs transactions", pour lutter contre la fraude.

AFP/VNA/CVN

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