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Le président de la Fed Jerome Powell, le 30 janvier lors d'un point presse à Washington DC. |
Mercredi 20 mars, à 18h30 GMT, Jerome Powell, président de la Fed, tiendra une conférence de presse, sa deuxième de l'année, après la publication du traditionnel communiqué.
Les probabilités qu'il annonce un relèvement des taux directeurs sont quasi nulles, alors qu'un statu quo est attendu à 98,7% par les acteurs financiers, selon les anticipations des produits à terme calculées par CME Group.
Les taux au jour le jour, qui influencent tous les autres types de crédits, ainsi que l'activité industrielle, immobilière et la consommation, se situent actuellement entre 2,25% et 2,50% après une dernière hausse en décembre.
Alors que l'inflation est modeste, le patron de la Fed a indiqué à plusieurs reprises que c'était "le bon moment" pour la Banque centrale "d'être patiente et d'attendre de voir" avant d'agir à nouveau sur les taux d'intérêt.
Les économistes concentreront leur attention sur les prévisions de la Banque centrale pour la croissance et l'inflation, et surtout sur les projections moyennes des taux d'intérêt pour cette année et l'année prochaine. Jusqu'ici, le Comité monétaire prévoit encore deux relèvements des taux cette année, ce qui logiquement devrait être révisé à la baisse.
"Il y a de grandes chances que la Fed (...) réduise le nombre de relèvements de taux à seulement un pour cette année", affirme dans une note, comme bon nombre d'analystes, Beth Ann Bovino, de Standard and Poors Global Ratings.
"Ce serait en revanche un très gros changement s'ils ne prévoyaient aucun relèvement de taux" en 2019, a ajouté Joe Gagnon, de Peterson Institute for International Economics (PIIE), qui croit aussi à un relèvement dans la deuxième partie de l'année.
La faible inflation, qui est restée ces deux derniers mois sous la cible des 2% que la Fed estime bénéfique pour l'économie, est le principal critère qui invite le Comité monétaire à faire une pause sur le renchérissement du crédit.
Croissance: Trump optimiste
L'affaiblissement de la croissance mondiale, particulièrement en Chine et en Europe, pousse aussi la Réserve fédérale à la prudence.
Dans le sillage des autres grandes économies, les États-Unis devraient voir leur expansion ralentir à 2,3%, au lieu de 2,9% en 2018, selon les prévisions de la Fed, qu'elle devrait amender.
L'administration Trump est beaucoup plus optimiste, misant sur 3,2% cette année et 3% pour les dix ans à venir, a affirmé mardi Kevin Hassett, économiste de la Maison Blanche.
Cette pause de la Fed depuis le début de l'année est intervenue après une forte volatilité des marchés boursiers, inquiets des hausses des taux, mais aussi à la suite des violentes critiques de Donald Trump envers le président de la Banque centrale. Celui-ci insiste toutefois régulièrement sur le fait que la Fed reste "apolitique".
Au cours de sa conférence de presse, M. Powell devrait répéter la nouvelle devise de la Fed, qui se dit désormais "dépendante des données", et essaye d'éviter, dans son communiqué comme dans ses prévisions, de s'enfermer dans les promesses d'"un message d'orientation monétaire".
Le patron de la Banque centrale pourrait aussi donner des précisions sur quand et comment la Fed va mettre un terme à la réduction de son bilan, c'est-à-dire quand elle va cesser de se défaire d'actifs emmagasinés pendant la reprise.
La réduction de ce bilan de la Fed avait agité les marchés, qui voient ces désinvestissements comme une action à la hausse sur les taux, malvenue alors que l'économie mondiale ralentit. Depuis, les membres de la Fed ont indiqué que ce délestage pourrait prendre fin cette année.
AFP/VNA/CVN