GB: le taux de chômage au plus bas depuis début 1975, malgré la menace du Brexit

Le taux de chômage au Royaume-Uni a atteint son plus bas niveau depuis début 1975, reculant à 3,9% lors des trois mois achevés à fin janvier, défiant un contexte économique morose en plein doute sur le Brexit.

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Dans une entreprise de distribution de fruits et légumes à Londres, le 5 décembre 2018.
Photo: AFP/VNA/CVN

La baisse du taux de chômage annoncée mardi 19 mars par l'Office des statistiques nationales (ONS) constitue une surprise pour les économistes qui s'attendaient à un chiffre stable, à 4%.

Ces données confirment la vigueur du marché de l'emploi au Royaume-Uni depuis de longs mois malgré l'impact des incertitudes du Brexit sur la croissance qui ne cesse de ralentir du fait de la prudence des ménages et des entreprises.

Le taux d'emploi a atteint un nouveau record historique à 76,1%, un plus haut depuis le début de la compilation de ces statistiques en 1971. Le nombre d'emplois a quant lui progressé bien plus que prévu, de 222.000 par rapport à fin octobre soit la plus forte hausse depuis 2015.

L'ONS explique cette performance du marché du travail par le nombre croissant de femmes occupant un emploi, du fait notamment du report de leur âge de départ à la retraite. Dans le même temps, l'emploi à temps partiel est en plein essor et concerne davantage les femmes que les hommes.

Autre bonne nouvelle pour l'économie, les salaires (primes comprises) ont encore nettement progressé de 3,4% sur un an, soit bien plus que l'inflation qui est tombée à 1,8% en février.

Résultat, le pouvoir d'achat des ménages qui avait souffert en 2017 d'une forte hausse des prix, se renforce, comme le montre la progression de 1,5% des revenus réels.

Selon l'ONS, les salaires sont tirés vers le haut par le nombre record d'emplois vacants, à 863.000 à fin janvier. Les entreprise sont contraintes de proposer des rémunérations plus attractives compte tenu des difficultés à recruter.

Pénurie de main-d'œuvre

Howard Archer, économiste chez EY Item Club, évoque "les craintes dans certains secteurs concernant une pénurie de main-d'œuvre qualifiée, qui peut s'expliquer par une baisse du nombre de travailleurs venant de l'UE".

Ce solide marché de l'emploi défie le contexte morose pour les entreprises qui hésitent à investir compte tenu des incertitudes du Brexit. Les chambres de commerce britanniques (BCC) s'attendent notamment à une baisse de 1% cette année de l'investissement des entreprises, ce qui serait la pire performance depuis la crise financière.

Pour M. Archer, il semble que les entreprises "préfèrent embaucher plutôt que de s'engager à investir" sachant selon l'économiste qu'il est plus facile pour elles de réduire les effectifs en cas de baisse d'activité.

Dans ce contexte de Brexit où toute statistique économique est scrutée au Royaume-Uni, l'ONS a par ailleurs annoncé en début de semaine la publication à partir d'avril de nouveaux indicateurs mensuels, censés donner un aperçu plus rapide de l'évolution de l'activité économique.

Rappelant d'autres indicateurs dits "avancés", comme le PMI de Markit, ils seront calculés à partir des montants de TVA, du trafic routier ou de l'activité dans les ports.

Le monde des affaires reste en attendant bien en peine de se faire une idée précise sur le Brexit, au moment où la Première ministre Theresa May s'apprête à demander un report du départ britannique de l'UE compte tenu de la difficulté à faire voter au Parlement son accord négocié avec Bruxelles.

Sur le front commercial, le gouvernement britannique mène par ailleurs des négociations avec de nombreux États afin de renouveler, une fois le Brexit effectif, l'accord commercial dont le Royaume-Uni bénéficie avec ces pays tiers en tant que membre de l'UE.

Le ministre chargé du Commerce international Liam Fox a annoncé lundi soir 18 mars être sur le point de signer des accords avec la Norvège et l'Islande, après plusieurs autres déjà conclus ces dernières semaines.


AFP/VNA/CVN

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