"Le sol est une composante essentielle des systèmes de production et des écosystèmes terrestres. Cependant, il est aussi une ressource fragile et non renouvelable", a souligné M. Diouf, lors de son discours d'ouverture d'une conférence de trois jours pour lancer ce nouveau partenariat.
Ce dernier, destiné à être le pendant du Partenariat mondial pour l'eau lancé en 1996, a pour nom complet "partenariat mondial sur les sols pour la sécurité alimentaire et l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets".
Le sol "est très facilement soumis à la dégradation et sa régénération est lente, difficile et coûteuse", a aussi averti M. Diouf, qui a invité à redoubler d'efforts pour garantir des sols sains et fertiles au profit des générations actuelles et futures.
Selon la FAO, rien qu'en Afrique, 6,3 millions d'hectares de terres agricoles dégradées ont perdu leur fertilité et doivent être régénérées pour satisfaire la demande de nourriture d'une population appelée à plus que doubler au cours des 40 prochaines années. "En Afrique, l'exploitation des sols reste la principale ressource des populations", a rappelé de son côté le ministre nigérien de la Planification, Amadou Boubacar Cissé.
En 1982, la FAO avait déjà adopté une "Charte mondiale des sols" énonçant les principes de base et les directives de gestion durable et de protection des sols approuvés par les gouvernements et les organisations internationales. "Il y a cependant un grand retard dans l'application de cette Charte par de nombreux pays et régions du monde. Sa mise en œuvre doit être relancée au plus vite", avait déclaré M. Diouf.
Le Partenariat mondial sur les sols devrait contribuer non seulement à la mise en œuvre des dispositions de cette Charte, mais aussi à renforcer la sensibilisation sur l'importance des sols pour la sécurité alimentaire et à motiver l'action des décideurs.
Le Partenariat a également pour vocation d'offrir un environnement propice et des solutions techniques de protection et de gestion des sols, et d'aider à mobiliser des ressources et compétences pour des activités et programmes conjoints.
La crise actuelle dans la Corne de l'Afrique est due aux politiques et pratiques inadéquates de gestion des sols et des eaux, qui s'ajoutent aux problèmes d'insécurité et de gouvernance, selon la FAO.
AFP/VNA/CVN