En Allemagne, la ruée vers "l'outdoor"

Paradis des vêtements et accessoires pour activités de plein air ("outdoor"), l'Allemagne compte une ribambelle d'entreprises spécialisées sur ce marché en plein expansion convoité par les plus grands équipementiers sportifs.

Les ventes de ce secteur aux contours mouvants, mais qui désigne généralement des activités sportives dans la nature, sont évaluées à 1,8 milliard d'euros en Allemagne, soit quelque 30% du marché européen, selon des estimations du distributeur Intersport.

La croissance du secteur dans le monde a été "substantielle" ces dernières années et son chiffre d'affaires global avoisine 10 milliards d'euros, estime la Fédération européenne de l'outdoor (EOG).

Le succès de Jack Wolfskin, marque allemande qui s'est hissée au rang de numéro un européen de l'outdoor, donne la mesure du boom. Ses ventes ont progressé de 25% en moyenne ces sept dernières années et totalisé plus de 300 millions d'euros l'an dernier.

En juillet le fonds d'investissement américain Blackstone a racheté la marque au logo à empreinte de loup pour près de 700 millions d'euros, soit plus de sept fois son prix de 2005.

Jack Wolfskin a compris avant les autres le potentiel grand public de l'outdoor. "Il y a dix ans nous avons ouvert des magasins dans les centres commerciaux en Allemagne, personne n'osait le faire à l'époque. Et ça a très bien fonctionné", se souvient Markus Bötsch, directeur des ventes du groupe. "Jusqu'alors l'outdoor était une niche sur le marché de l'équipement sportif, mais progressivement les consommateurs ont reconnu la qualité et la haute fonctionnalité de ces produits pour les activités de tous les jours", ajoute-t-il.

En Allemagne, où le côté pratique des habits est souvent privilégié à l'élégance, les coupe-vents et autres vêtements anti-transpiration s'affichent de plus en plus en ville. Ils servent parfois aussi à exprimer "une certaine sensibilité à la nature et aux causes environnementales, à tort ou à raison", selon Mark Held, le secrétaire général de la fédération EOG.

Depuis son siège discret à Idstein, bourgade cossue des environs de Francfort (Ouest), Jack Wolfskin veut se développer en France, en Grande-Bretagne et en Europe de l'Est, ainsi qu'en Chine, qui est déjà son deuxième marché après l'Allemagne.

Les autres spécialistes allemands des produits outdoor sont souvent des entreprises familiales anciennes, comme le fabricant de chaussures de montagne Meindl, le vestimentier Schöffel ou le fabricant de sac à dos Deuter, et vendent plutôt dans les pays germanophones.

Jack Wolfskin doit cependant compter sur la concurrence croissante de son compatriote Adidas, désireux d'avoir sa part du gâteau dans le "sport loisir". L'outdoor représente déjà "environ 20% de l'ensemble du marché du sport" et "séduit de plus en plus les jeunes", analyse Rolf Reinschmidt, directeur de la division outdoor d'Adidas.

Avec 200 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le secteur l'an dernier, sa part du marché mondial est encore modeste mais le groupe veut faire passer ce chiffre à 500 millions d'euros d'ici 2015. Après avoir crû de 21% en 2010, les ventes d'Adidas dans la branche ont progressé de "près de 40% au premier semestre 2011 sur un an", fait valoir M. Reinschmidt.

La marque aux trois bandes peut s'appuyer sur sa célébrité et son réseau mondial de distribution. Cet automne le groupe part à la conquête du marché américain avec notamment une gamme de chaussures de randonnée.

De son côté Puma joue la carte de l'outdoor chic avec des lignes de vêtements pour safari et voile. Le groupe de luxe français PPR, propriétaire de Puma, vient par ailleurs de racheter le fabricant américain de vêtements de sports de glisse Volcom.

AFP/VNA/CVN

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