La diplomatie reste une option pour résoudre la question du nucléaire iranien

La Chine, qui a voté une résolution condamnant l'Iran la semaine dernière, a appelé le 1er décembre à des efforts diplomatiques accrus pour résoudre la question du nucléaire iranien.

"Dans les circonstances actuelles, toutes les parties devraient accroître les efforts diplomatiques pour une résolution de la question du nucléaire iranien adéquate, complète et à long terme", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang. "Les sanctions ne sont pas le but de

la résolution" votée vendredi par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-il ajouté. "Nous devrions résoudre cette question de façon appropriée à travers le dialogue et la négociation", a dit Qin Gang.

La Chine et la Russie ont voté le 27 novembre en faveur d'une résolution adoptée par l'AIEA demandant la fermeture du nouveau site d'enrichissement d'uranium iranien de Fordo, dont l'existence a été révélée fin septembre.

De son côté, la Russie souhaite éviter l'escalade avec l'Iran sur le dossier nucléaire, a déclaré le 30 novembre à Téhéran le ministre russe de l'Énergie, Sergueï Chmatko, affirmant avoir "bon espoir" que les négociations se poursuivront entre l'Iran et l'AIEA.

"Au regard des intérêts russes, un accord constructif entre Téhéran et les 5+1 (les 6 grandes puissances) est d'une grande importance, et nous ne voulons pas du tout d'une escalade", a dit M. Chmatko dans une conférence de presse à Téhéran avec le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Il a ajouté avoir "bon espoir que les négociations se poursuivront" entre Téhéran et le groupe 5+1 regroupant les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU -États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne- ainsi que l'Allemagne.

La Russie, traditionnellement plus compréhensive à l'égard des positions iraniennes que les Occidentaux, a voté la motion de l'AIEA condamnant Téhéran, qui ouvre la voie à de possibles sanctions de l'ONU contre l'Iran.

Le ministre russe a ensuite assisté aux essais "techniques" de la centrale nucléaire de Bouchehr (Sud de l'Iran), construite par les Russes et dont la mise en service a été retardée à de multiples reprises. "Ce sont les essais les plus importants avant que la centrale ne devienne opérationnelle, une fois les différentes installations testées", a déclaré le chef de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, cité par la télévision d'État.

M. Chmatko a pour sa part indiqué que "la priorité de la Russie est la sécurité de la centrale", dont la mise en service n'interviendra pas avant la fin 2009, comme prévu ces derniers mois. "Il n'est pas nécessaire de faire d'autres promesses (sur la date de mise en service), a-t-il dit, cité par l'agence Irna, soulignant toutefois que la centrale serait "pleinement opérationnelle dans peu de temps".

M. Salehi a renchéri en assurant que Bouchehr serait "opérationnelle le plus tôt possible".

Selon M. Chmatko, des "complications liées aux installations et à la technologie dans cette centrale" ont provoqué ces retards.

Dans sa réaction, la France a dit qu’elle est préoccupée par la déclaration iranienne sur la construction de nouvelles installations d'enrichissement d'uranium.

"Que l'Iran s'entête à ignorer les demandes d'une grande agence indépendante comme l'AIEA, c'est tout de même très dangereux", estime Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, dans un entretien au Figaro.

Cette annonce de construire 10 nouvelles usines d'enrichissement d'uranium constitue une réponse "caricaturale" et "enfantine" à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a fait remarquer M. Kouchner.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin a affirmé le 30 novembre que la communauté internationale devra "probablement s'engager vers de nouvelles sanctions économiques" contre l'Iran.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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